Les élections législatives au Nigeria se déroulent aujourd´hui dans la quasi totalité des circonscriptions du pays le plus peuplé d´Afrique, mais dans un peu plus de 10% d´entre elles, un troisième report a été décidé par la Commission électorale. Le chef de la Commission électorale, Attahiru Jega, a déclaré jeudi soir que le report «concerne seulement» quelque 13 à 14% des circonscriptions. «Il n´a pas été possible d´imprimer assez de bulletins de vote avant les élections de samedi», a-t-il précisé, ajoutant que dans certains cas le noms et les logos des partis étaient absents des bulletins. Le report concerne 15 circonscriptions sénatoriales sur 109, et 48 circonscriptions sur les 360 qui élisent des députés à la Chambre des représentants. «Ce qui arrive est navrant mais c´est arrivé (...). Il est préférable d´avoir une élection reportée plutôt qu´une élection terriblement entachée d´irrégularités», a ajouté M.Jega. Les régions qui ne voteront pas aujourd´hui pourront voter le 26 avril, date des élections des gouverneurs et des assemblées des 36 Etats de la fédération. L´administration américaine a fait part de sa «déception» après ce nouveau report. «Nous partageons la déception de la Commission électorale et du peuple nigérian», a commenté Mark Toner, un porte-parole du département d´Etat. M.Toner a ajouté que Washington espérait un scrutin «crédible et transparent». Le Nigeria, a estimé M.Toner, a «une chance historique» d´élire ses représentants «dans un climat dépourvu de violence et d´intimidation et nous espérons qu´il ne manquera pas cette occasion». Le marathon électoral d´avril était prévu pour débuter samedi dernier avec les législatives, mais celles-ci ont dû être reportées au 4 avril puis au 9 avril, en raison de l´absence de matériel électoral et de personnel dans un grand nombre de bureaux de vote. La date de la présidentielle a été également reportée d´une semaine, au 16 avril et l´élection des assemblées et gouverneurs des 36 Etats de la fédération au 26 avril. Ces élections générales sont considérées comme un test décisif quant à la capacité du premier pays producteur de pétrole africain - dont l´histoire électorale est entachée de fraude et de violences - à organiser des scrutins crédibles. «Plusieurs pays en Afrique ont pu tenir avec succès des élections, et si nous n´y parvenons pas, nous ne pourrons ni prétendre à un rôle de leader ni rappeler à l´ordre quiconque en cas de manquement», a déclaré le président sortant Goodluck Jonathan. Il s´adressait jeudi à une délégation d´observateurs du National Democratic Institute (NDI), basé à Washington, une ONG qui soutient les institutions et les pratiques démocratiques à travers le monde. «Que je sois ou non candidat, je dois conduire une élection qui réponde aux critères minimum de transparence et d´honnêteté», a-t-il dit. Dans une adresse à la nation, le président nigérian avait auparavant appelé les électeurs à se rendre en masse aux urnes aujourd´hui. Le chef de la délégation du NDI, Kenneth Wolack, a indiqué que l´ONG avait au Nigeria plus de 50 observateurs de plus de 23 pays, qui collaborent avec 1700 observateurs nigérians.