Le Nigeria a décidé, hier, de reporter à demain les élections législatives en raison de problèmes d'organisation qui ont entaché le vote prévu hier, a déclaré le chef de la commission électorale. «Afin de préserver l'intégrité des élections et de conserver un contrôle général effectif du processus, la commission a pris la décision très difficile mais nécessaire de repousser au lundi 4 avril 2011 les élections à l'Assemblée nationale», a dit M. Attahiru Jega à la presse. L'élection des 360 membres de la Chambre des représentants et des 109 sénateurs, première d'une série prévue dans le mois, a valeur de test pour la démocratie dans le pays le plus peuplé d'Afrique. Le début du vote proprement dit était prévu à 12h30 pour permettre de vérifier les inscrits et les bulletins. Les bureaux ne devaient fermer que quand tous ceux qui le voulaient auraient voté. Mais quelques heures après l'ouverture des bureaux, la commission a décidé de suspendre le scrutin et de le reporter à demain pour réunir les conditions adéquates. Le chef de la commission électorale Attahiru Jega a évoqué à la télévision d'Etat des problèmes dans l'acheminement du matériel électoral, dont des bulletins de vote, imputés à un fournisseur. «Il s'agit d'une défaillance majeure. C'est une décision d'urgence terrible et malheureuse», a-t-il expliqué. Certains bureaux de vote avaient ouvert à l'heure mais d'autres n'avaient toujours pas reçu le matériel électoral à la mi-journée, comme dans l'Etat de Bayelsa, dans le Sud, d'où est originaire le président Goodluck Jonathan. Le centre du Nigeria connaissait des problèmes similaires et, peu avant le report général, les autorités avaient annoncé que les élections étaient repoussées dans la capitale fédérale Abuja, faute de bulletins. L'élection des 360 membres de la Chambre des représentants et des 109 sénateurs est la première d'une série prévue dans le mois. La plus importante, la présidentielle, a été fixée au samedi 9 avril. Elle sera suivie, le 16, d'élections régionales. Le Parti démocratique du peuple (PDP), au pouvoir, dispose d'une confortable majorité au Parlement mais des analystes estiment que le scrutin législatif pourrait lui faire perdre une quantité significative de sièges. La commission électorale annoncera les résultats des législatives dans les deux jours qui suivent le scrutin. Bien que la campagne électorale ait été marquée par des violences, dont des attentats à la bombe et des attaques contre les manifestations politiques, les responsables ont promis la tenue d'un scrutin libre et juste. Les autorités ont déployé massivement des policiers pour assurer la sécurité des quelque 73,5 millions d'électeurs et des membres de la commission électorale indépendante (INEC). Les frontières terrestres du Nigeria ont même été fermées vendredi.