Plusieurs APC ont été fermées par des manifestants qui revendiquent de l'emploi et des logements. Le front social s´agite et gronde. Depuis quelque temps, il ne se passe plus une journée où on apprend qu´ici et là, des actions sont menées par diverses franges de la société pour exprimer des doléances. Du sud au nord, de l´est à l´ouest, et quel que soit le secteur, les revendications portent sur l´amélioration de la situation socioprofessionnelle. Depuis le début du mois d´avril, une vingtaine de foyers de tension ont été recensés. Les citoyens viennent quotidiennement manifester leur mécontentement devant les sièges de la wilaya, des daïras et des APC. Certains recourent à la fermeture des voies pour attirer l´attention des responsables. Les personnels de la poste aussi ont élaboré une plate-forme de revendications et exigent l´application des décisions prises par le ministre. Parmi les demandes, le relèvement des salaires à concurrence de 60%, le paiement des indemnités de poste. «Nous assumons des responsabilités alors qu´on est payés comme simples guichetiers», nous dira un employé. «Les déficits de caisse sont à la charge de l´employé dont le salaire équivaut à moins de 50% de ce que touchent des fonctionnaires des autres secteurs; nous connaissons les salaires de chaque catégorie puisque leurs mensualités transitent par nos services», ajoutera notre interlocuteur. A la différence des autres secteurs, les personnels de la poste ne veulent pas d´intermédiaire entre eux et leur tutelle. A l´est de la wilaya, plus précisément à M´chedallah, les propriétaires des armes confisquées en 1991 multiplient les actions et accentuent la pression en fermant les administrations. Le Cnapest a observé, la semaine dernière, un sit-in devant le siège de la DE pour exiger l´intégration sans conditions des Ptlt. Cette catégorie des personnels du département de Benbouzid a travaillé des années durant en qualité de professeurs des technicums. A la faveur du nouveau statut, les concernés se sont retrouvés classés comme chefs d´atelier quand leurs anciens élèves sont pourvus de catégories largement supérieures. Lors du rassemblement, les membres du Cnapest ont aussi exigé la révision du nouveau statut qui, selon eux, n´obéit à aucune logique ou équité. L´autre foyer reste l´action menée par les gardes communaux qui ont occupé la cité administrative toute une journée pour imposer leurs revendications. Tout en précisant leur entière adhésion aux collègues qui manifestent à Alger, les gardes communaux de Bouira, une wilaya qui a été largement touchée par la barbarie de la décennie noire, ont promis de radicaliser le mouvement si la tutelle venait à persister dans son refus d´accepter l´ensemble de la plate-forme de revendications. Les personnels de la direction du commerce, du trésor, de la Dlep...menacent aussi de recourir à des actions sous la coupe de leur syndicat, le Snapap, qui ne veut pas rester en marge de ce qui se passe à travers l´ensemble du pays. La grève lancée par ce syndicat a vu une participation massive dans les 15 communes de la région, mais une faible adhésion ailleurs puisque le taux global de wilaya a été de 27,14% seulement. La contestation de l´Ugta, ex-syndicat unique, n´est pas limitée à la poste et l´éducation nationale mais s´étend à d´autres secteurs où les fonctionnaires ne se reconnaissent plus dans ce syndicat. Les protestataires de la Direction de la distribution, filiale de Sonelgaz ont clairement refusé d´être représentés par la fédération du syndicat et exigent la participation de leurs délégués locaux. La rue a également exprimé son mécontentement. Plusieurs APC ont été fermées par des manifestants qui revendiquent de l´emploi, des logements. C´est le cas notamment de l´APC de Kadiria, d´Aomar au nord du chef-lieu de wilaya, de Mesdour, Ridane au sud...La situation extrêmement tendue qui prévaut au niveau national risque de s´amplifier dans les jours à venir surtout que du côté des pouvoirs publics la tendance est au mutisme. Au niveau local et même si le premier responsable continue à recevoir les délégations de mécontents, les solutions sont, hélas, ailleurs.