Loin d'être en marge du mouvement, les enseignants apportent leur soutien aux étudiants. La reprise des cours est conditionnée par «le départ du recteur de l´université». C´est ce qu´a indiqué jeudi, la coordination locale des étudiants de l´université de Béjaïa dans une conférence de presse animée en marge du rassemblement tenu devant le siège du rectorat afin d´empêcher la tenue du conseil de discipline prévu le même jour. Au cours de leurs interventions, les étudiants de l´université de Béjaïa ont dénoncé «la gestion arbitraire de l´université» affirmant que le mouvement d´appui à la plate-forme de revendications «se poursuivra jusqu´à sa satisfaction même si la forme risque de changer», en précisant que «c´est à l´assemblée générale, prévue pour hier après-midi, d´en décider». Traumatisés, et visiblement affectés, les étudiants de l´université de Béjaïa étaient nombreux à se rassembler jeudi devant le rectorat ne jurant que par l´empêchement de la comparution de 11 étudiants, membre du comité local autonome, destinataires de convocations pour comparaître devant le conseil de discipline. Environ 80 étudiants de l´université de Béjaïa encourent des poursuites judiciaires et sont menacés d´exclusion, a-t-on affirmé au cours de la conférence de presse. Outre les revendications contenues dans la plate- forme de revendications nationale à laquelle ils ont souscrit, les étudiants de Béjaïa se sont engagés dans un bras de fer avec le recteur. La convocation de leurs camarades a envenimé la situation. Lors du rassemblement, les étudiants protestataires se sont succédé pour réclamer «l´annulation des poursuites judiciaires et disciplinaires à l´encontre de leurs camarades. Poursuivis pour avoir saccagé le siège du rectorat, les mis en cause ont trouvé soutien auprès de leurs camarades qui ont affirmé qu´ils, «n´étaient même pas présents lors du saccage du rectorat». Lors du point de presse, les étudiants ont regretté «d´en être arrivé là». «Le jour de l´incident, les étudiants allaient se réunir pour décider d´une reprise des cours et d´un planning pour les examens, le recteur et ses agents de sécurité sont intervenus pour agresser un des nôtres», raconte un étudiant. «Nous resterons mobilisés jusqu´à l´abandon des poursuites judiciaires et disciplinaires de nos camarades», clame-t-on à tour de rôle. Loin d´être en marge de ce mouvement, les enseignants se sont exprimés à travers une déclaration dans laquelle ils apportent leur soutien aux étudiants allant jusqu´à exiger, eux aussi «l´annulation des poursuites et la mise en place d´une commission d´enquête indépendante». Pour ce faire, les enseignants entendent se rassembler le mardi devant le rectorat.