Les étudiants n'ont toujours pas eu gain de cause Ils sont constamment exposés aux mouvements de protestation sans que des solutions durables ne soient apportées. L´effervescence qui caractérise le front social ne baisse toujours pas. Les secteurs de la santé, de l´enseignement supérieur et de l´éducation sont les grands malades de cette société. Après avoir évacué la Présidence de la République où ils étaient en sit-in, les médecins résidents, en grève depuis presque un mois, ne décolèrent pas. Regroupés autour du Collectif autonome des médecins résidents algériens, ces derniers se disent toujours mobilisés pour aboutir à la satisfaction de leurs revendications, dont la suppression du service civil figure en bonne place. La tutelle semble entièrement déconnectée des doléances des résidents. Harraoubia et Ould Abbès cherchent des solutions Les travaux de la Conférence nationale des recteurs des facultés des sciences médicales se sont ouverts hier à Alger et seront consacrés à l´examen des revendications soumises par les étudiants en graduation des différentes spécialités des sciences médicales. Cette conférence prévue durant deux jours en session extraordinaire, verra la participation de représentants des étudiants des spécialités de médecine, de pharmacie et de chirurgie-dentaire, ainsi que de médecins résidents. Elle sera consacrée à l´examen des préoccupations socioprofessionnelles. Les recommandations finales issues de cette conférence formeront la plate-forme des solutions à apporter aux problèmes soulevés. Les recteurs des facultés des sciences médicales réparties sur le territoire national et leurs adjoints chargés de la pédagogie et des études supérieures ainsi que des enseignants seront également présents à cette rencontre dont la cérémonie d´ouverture a été présidée par le ministre de l´Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, et le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Djamel Ould Abbès. Les travaux se dérouleront au niveau de quatre ateliers dont trois consacrés aux études de graduation et un sur les études en postgraduation (médecins résidents). Cette session verra la tenue de séances plénières qui seront sanctionnées par des recommandations à soumettre au ministère de tutelle. Après avoir eu recours à la justice pour déclarer illégale la grève, le ministère de la Santé a encore une fois innové en matière de manoeuvres pour casser la grève. Proposer, dans l´opacité, une fiche de voeux pour les nouveaux étudiants et programmer les examens en pleine grève. Le Dr Mohamed Sahnoune, joint hier au téléphone, a dénoncé cette méthode aberrante de la tutelle. Il a qualifié d´anti-pédagogique la programmation des examens en pleine grève sachant que les médecins résidents n´ont assisté, depuis le début des débrayages, à aucun TD ni à aucune conférence ou autre séance pédagogique. Notre interlocuteur a fait savoir que le Collectif a demandé de repousser les examens et de les programmer dans un délai d´un mois après l´arrêt de la grève et donc la satisfaction de leurs revendications. Dans le cas contraire, les résidents menacent tout simplement de boycotter les épreuves. Pour défendre cette cause, le Collectif a délégué cinq résidents pour participer à la Conférence des doyens des facultés de médecine. De son côté, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a décidé d´organiser deux sit-in de protestation. Le premier est programmé pour jeudi prochain devant le ministère de la Santé alors que le deuxième est prévu le 28 du mois en cours, devant le Palais du gouvernement. Le secteur de l´enseignement supérieur n´est pas en reste des mouvements de protestation qui secouent l´Algérie. Après la grandiose marche du 12 avril dernier, la Coordination nationale autonomes des étudiants (Cnae) remet ça. Une autre marche pourrait être programmée à la faveur de la réunion de la Cnae de demain à l´université de Chlef, le 26 avril prochain de la Grande-Poste vers le Palais d´El Mouradia à Alger. Joint au téléphone, Yacine A. membre d´un comité des étudiants a affirmé que plusieurs universités du pays sont toujours paralysées par des mouvements de grève, soutenant que la majorité des étudiants sont pour l´organisation de cette marche à Alger. Hier, les étudiants de l´université de Chlef ont radicalisé leur mouvement en procédant à la fermeture de leur université pour demander le départ du doyen. Pour leur part, les étudiants des grandes écoles ont décidé de poursuivre leur grève entamée depuis environ six mois. La coordination des étudiants des grandes écoles, qui s´est réunie avant-hier, a décidé de boycotter les examens semestriels prévus pour le 21 avril prochain et de tenir un sit-in devant l´APN au cours de cette semaine. Les enseignants se joignent à la contestation. Un rassemblement est prévu demain devant le rectorat de l´université de Béjaïa pour condamner la gestion de l´université. Quant au secteur de l´éducation, le mécontentement est toujours de mise. Après les grèves des enseignants contractuels, ce secteur risque la paralysie durant les prochains jours. Et pour cause, trois syndicats autonomes (Cnapest, Snapest et Unpef) ont appelé à un mouvement de grève de trois jours par semaine reconductible à partir du 25 avril en cours dans les lycées.