Le Premier ministre tunisien en gardien de la sauvegarde des objectifs de la Révolution tunisienne La Tunisie appelée à élire en juillet une Assemblée constituante s'est engagée dans un débat général associant l'ensemble des sensibilités politiques du pays. Trois mois après la révolution du Jasmin et la chute de Zine Al Abidine Ben Ali, les Tunisiens tentent de s´organiser au mieux. Dans l´espoir d´opter pour le meilleur scénario afin de réussir leur transition vers une démocratie tant convoitée, toutes les propositions et les suggestions sont bonnes à prendre. Dans le cadre de l´Unité nationale et du dialogue libre et responsable entre les différentes catégories de la société tunisienne, les débats se multiplient et se corsent. Le débat se poursuit entre les différentes forces agissantes dans la vie politique du pays sur des dossiers importants notamment «la loi électorale» et le projet de «Pacte républicain» ou de «modèle de société», plate-forme devant fédérer les différentes composantes de la société tunisienne. «La Tunisie vit aujourd´hui une phase cruciale de son histoire», et l´élection d´une Assemblée constituante, le 24 juillet prochain, donnera l´occasion de tourner la page de «de la dictature et de l´oppression», estime le Secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl), Mustapha Ben Jaafar. Selon lui, elle permettra aussi d´avancer «à pas sûrs» vers un avenir fondé sur le travail et l´engagement à réaliser les objectifs de la révolution d´un peuple qui aspire à «un développement équitable, à une libre citoyenneté et à une presse intègre». En dépit de leurs divergences sur beaucoup de questions, les partis politiques et certaines composantes de la société civile s´accordent sur l´impératif de rester attachés au régime républicain et de préserver tous les acquis réalisés en Tunisie notamment ceux relatifs aux droits de la femme, au code du statut personnel et au principe de la séparation entre le religieux et le politique. C´est déjà un bon point de départ. Dans un premier temps, les préparatifs sont en cours au niveau de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution et la réforme politique, afin d´oeuvrer à concrétiser un tel projet de société. Dans ce contexte, le parti Al Wifak a estimé nécessaire l´élaboration d´une «Charte civique» qui repose sur quatre axes fondamentaux, en l´occurrence la consécration du régime républicain dans le pays, la préservation du code de statut personnel, de l´identité arabo-imusulmane et la consécration du principe de la séparation du religieux et de l´Etat. Le parti Al Baath tunisien insiste, pour sa part, sur l´importance de rassembler l´ensemble des principes et acquis réalisés par la révolution tunisienne dans le cadre d´«une déclaration de la révolution tunisienne». Le Parti social du centre a proposé, quant à lui, de baptiser ce projet «pacte social» au nom de l´égalité entre tous les citoyens et afin d´asseoir les fondements d´un «état citoyen» tandis que le Parti socialiste de gauche (PSG) estime que la Tunisie a plus besoin d´un consensus national autour des principes et valeurs de la République dans le cadre d´ «une charte républicaine contraignante» qui prend la forme d´un «pacte républicain». Des membres appartenant à la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution et la réforme politique ont, de leur côté, affirmé que chacun des principes que renfermera le projet et qui aura la force d´un «engagement moral» doit faire l´objet du consensus de l´ensemble des membres de l´instance. Si la majorité venait à accepter ce projet, une commission sera créée à cet effet pour l´élaboration d´un projet qui sera soumis à l´approbation de l´instance. Une chose est sûre! Il est nécessaire, voire vital, pour ces missionnaires de la démocratie de réussir la transition démocratique et la consécration de la souveraineté et des aspirations du peuple tunisien. La concrétisation de cet objectif passe par la mise en place d´une assemblée constituante représentant l´ensemble des forces vives et sensibilités politiques, intellectuelles et civiles, sans exclure les jeunes de la révolution du 14 janvier.