En entendant Tayeb Z. le prévenu de coups et blessures volontaires, sans Nabila la victime, la cour a compris qu´en amour fou, les coups sont des caresses... On parlera encore longtemps de la gifle de Tayeb Z., ce Don Juan de Aïn Bénian, qui a écopé de deux peines de prison ferme pour coups et blessures volontaires à l´encontre de sa maîtresse-fiancée-dulcinée-promise. Nabila était décriée pour être plus âgée que lui, mais aussi et surtout pour les poursuites entamées tambour battant avec le résultat que l´on sait. Eh bien, la gifle a fait des dégâts, car à un moment, et on ne le saura que par la suite à la lecture des attendus de Lamine Louael, le juge de Chéraga: Nabila avait chuchoté que son amoureux-jaloux, excédé par ses sorties au volant les nuits noires de février 2011 et même avant à la fin 2010, l´avait «torturée» et en droit, les preuves et les traces de torture seules peuvent valoir plus de deux ans ferme. Et comme il y avait deux dossiers en un, les deux débats se sont soldés par deux peines de prison de un an ferme. Et l´on verra juste après le verdict, la maman de Tayeb Z., au bord de la crise de nerfs, heureusement vite étouffée par Rania, l´étudiante soeur du condamné, elle-même en larmes. Des larmes qui s´échapperont aussi des paupières tombantes de... Nabila, la victime même, jurant entre les lèvres qu´en appel, elle ne s´avancera jamais vers le trio de la première chambre pénale chapeautée par l´irascible Hadj Salah Tartag pour crier son désistement, son pardon. Ah! l´amour fou d´une divorcée, mère de trois enfants, qui a réalisé qu´elle l´aime si fort qu´elle se sent responsable de son incarcération aux «Quatre Ha» avant son transfert, cette semaine, à la prison de Blida, plus humaine car il y a moins de malfrats et le rendez-vous du 13 avril a été pour lui seul, Tayeb, à Blida. L´histoire d´amour de haine entre Tayeb Z., et Nabila s´est achevée mercredi devant Salah Tartag, le président de la première chambre correctionnelle de Blida, qui a eu l´intelligence et le courage devant Liamine Louael, le juge de Chéraga, pour coups et blessures volontaires et Nabila, la p´tite amie de trente-huit ans, mère de trois enfants pour laquelle Tayeb avait perdu le temps, le sang et les pédales, lui son cadet de quelques années. Tartag a écouté les deux ex-roucouleurs à huis clos. A-t-il bien fait? Oui. Et puisque nous avions assisté à Chéraga au procès en audience publique, nous pouvons nous permettre de vous narrer les faits sans crainte de poursuites. Et les faits, c´est déjà vieux, mais un petit rappel ne ferait de mal à personne. Le trio de juges de Blida s´en est souvenu... Tayeb aime sortir. Il est beau. Il est même très beau, et un très beau gaillard blond à la peau blanche. Il a un petit défaut: jaloux de tout ce qui peut heurter son ego. Il fait la connaissance de Nabila, plus âgée que lui, surtout avec ses trois enfants. Elle aussi est belle. Elle est même charmante. Mais elle a un défaut (décidément!): elle aime prendre le volant la nuit et faire le littoral Ouest de la capitale. Tayeb s´en aperçoit. Il l´a puni. Il lui fait payer cher ses trahisons, car il lui avait promis le mariage en la présentant à sa maman et surtout à Rania, sa jeune soeur étudiante, émotive, sensible (on la verra pleurer, chialer, sangloter, renifler à l´audience de Chéraga). Bref, c´était la femme idéale à épouser même pour une divorcée. Qu´à cela ne tienne! Manque de pot! Nabila n´est pas digne de confiance. Tayeb voit rouge. Il la sermonne de se tenir tranquille dorénavant. Et en la sommant, il voit ses mains s´envoler vers son corps. Il l´assomme. Il la bat. Il la bat si fort qu´elle court déposer plainte. Tout va vite. Louael, le juge de Chéraga, retient, outre les coups et blessures volontaires, les brûlures de cigarettes dans des endroits qui l´envoient sur les «tortures physiques». Dans le carré familial, c´est la stupeur! Ce verdict de Chéraga sème la désolation. La maman n´est pas bien. Même Nabila la victime, qui l´a poursuivi, a pleuré à chaudes larmes tout comme Rania, la p´tite soeur étudiante qui entre -temps a négligé ses cours, heureusement les sit-in des étudiants ont fait la balance! Et un mois plus tard, Tartag entend toute l´histoire et tire la conclusion pour de solides attendus: ils s´aimaient. Nabila n´est pas mineure. Tayeb n´a pas torturé Nabila. C´est la relaxe qui fait le bonheur du papa surtout qui avait pris la résolution d´attendre Tayeb pour le raccompagner à la maison où toute la famille préparait le repas du retour du fils brimé, mais pas brisé par les affres de la détention. Ah les folles et dangereuses amours de nos jeunes! «Les bêtises de mon frère vont me servir pour ce qui est de la mauvaise fréquentation», nous confie Rania en larmes! Oui, encore et ce n´est pas fini, car Houria aussi pleure! Pas les mêmes larmes que celles de Nabila, l´ex-belle...