Le ministre soudanais des Affaire étrangères Ali Karti a rejeté l´appel du Conseil de sécurité de l´ONU qui exige de Khartoum qu´il retire ses troupes d´Abyei et mette fin aux pillages et aux attaques dans cette région disputée entre le Nord et le Sud-Soudan. «Le Soudan n´a pas besoin qu´on lui demande de retirer ses troupes d´Abyei car son armée se trouve dans un territoire soudanais», a dit M.Karti dans une déclaration publiée tard samedi soir par l´agence officielle Suna. «L´armée est entrée dans cette région pour assurer la sécurité après des violations commises par d´autres parties», a dit le ministre en référence au Mouvement populaire de libération du Soudan, au pouvoir au Sud. M.Karti qui s´exprimait à l´issue d´un entretien avec son homologue égyptien Nabil al-Arabi, a affirmé que les Forces armées du Soudan (SAF) resteront à Abyei jusqu´à ce qu´un accord soit trouvé. Dans une déclaration vendredi, les 15 membres du Conseil de sécurité ont qualifié les opérations militaires du gouvernement de Khartoum à Abyei de «violation grave» de l´accord de paixconclu avec le Sud-Soudan en 2005, qui a mis fin à plus de deux décennies de guerre civile. «Le Conseil exige que le gouvernement soudanais se retire immédiatement de la région d´Abyei», selon cette déclaration. «Le Conseil appelle les forces armées soudanaises à mettre un terme immédiat à l´ensemble des pillages, incendies et déplacements forcés de population». Les troupes du gouvernement de Khartoum se sont emparées d´Abyei, à la frontière du Sud-Soudan, le 21 mai et on rasé une partie de la ville, provoquant une escalade des tensions avec le Sud-Soudan, qui doit déclarer formellement son indépendance le 9 juillet. Les Nations unies estiment qu´environ 60.000 personnes ont fui la région vers le Sud-Soudan. Le président soudanais Omar El Bechir a déjà rejeté des appels des Etats-Unis et de l´Union européenne à retirer ses troupes d´Abyei. La Russie, la Chine et trois pays africains ont rejoint les Occidentaux pour soutenir la déclaration du Conseil de sécurité.