Les combats entre les troupes nordistes des SAF appuyées par des milices et des combattants liés à l'armée populaire de libération du Soudan (Spla, sudiste) durent depuis le 5 juin. Les forces soudanaises ont déclaré jeudi vouloir se battre par «tous les moyens» contre la rébellion au Kordofan-Sud, malgré les appels internationaux aux deux camps à cesser des combats aux graves conséquences humanitaires. «Nous poursuivons nos opérations dans les collines autour de Kadougli (capitale de l´Etat nordiste du Kordofan-Sud) pour arrêter la rébellion» et «nous continuerons à nous battre avec tous les moyens dont nous disposons», a déclaré Sawarmi Khaled Saad, porte-parole des forces armées soudanaises (SAF). Les combats entre les troupes nordistes des SAF appuyées par des milices et des combattants liés à l´armée populaire de libération du Soudan (Spla, sudiste) durent depuis le 5 juin. Quelque 60.000 personnes ont fui leurs habitations en raison de la violence, selon l´ONU et des organisations humanitaires. Parmi elles, on compte environ 30.000 enfants, a indiqué l´organisation Save the Children, basée en Grande-Bretagne. L´ONU a annoncé jeudi l´envoi de renforts autour de sa base de Kadougli, dont les abords vont être sécurisés pour protéger les civils. Valerie Amos, chef des opérations humanitaires de l´ONU, s´est déclarée «extrêmement inquiète» de l´impact de ce conflit sur la population du Kordofan-Sud et a fait état d´un «nombre croissant d´informations rapportant que des civils sont pris pour cible». «Les organisations humanitaires apportent de l´aide là où elles le peuvent, mais leur capacité à aider la majeure partie de ceux qui en ont besoin est gravement compromise par l´insécurité et le manque d´accès», a-t-elle ajouté dans un communiqué. La mission de l´ONU au Soudan a déclaré jeud que «la fermeture de l´espace aérien au Kordofan-Sud entravait dangereusement les opérations humanitaires onusiennes, alors que des milliers de personnes déplacées ont de toute urgence besoin d´aide». Le porte-parole des SAF a quant à lui démenti que les forces de Khartoum s´en prenaient à la population du Kordofan-Sud et rejeté la responsabilité des combats sur la rébellion. «Notre rôle est de protéger la population civile et nous menons les opérations pour protéger les civils et les routes du Kordofan-Sud», a-t-il assuré. Outre dans le Kordofan-Sud, seul Etat pétrolier appartenant au Nord, des combats ont éclaté ces dernières semaines entre les troupes nordistes et des forces sudistes dans la région frontalière disputée d´Abyei et dans l´Etat sudiste d´Unité. Le porte-parole des SAF a toutefois démenti les affirmations des forces du sud faisant état mercredi d´une reprise des affrontements dans le secteur d´Abyei. Ces tensions surviennent à quelques semaines de l´indépendance effective du Sud-Soudan, prévue le 9 juillet à la suite d´un référendum en janvier dernier par lequel la population du Sud a massivement choisi la sécession. Elles font craindre une reprise de la guerre à grande échelle, après la signature d´un accord de paix en 2005. La France a exhorté jeudi les autorités du Nord et du Sud à «oeuvrer à un règlement politique rapide» des hostilités et à «mettre un terme aux souffrances des populations civiles». Le président américain Barack Obama a lui exprimé sa «profonde inquiétude» et insisté sur l´urgence d´une reprise des négociations pour mettre un terme aux violences. De son côté, le médiateur de l´Union africaine pour le Soudan, le sud-africain Thabo Mbeki, a fait venir jeudi soir à Addis-Abeba une délégation représentant les combattants liés à l´armée sudiste dans l´Etat nordiste du Kordofan-Sud. «Il est crucial que nous parvenions à un cessez-le-feu le plus tôt possible (...) à tout le moins pour ouvrir un accès aux organisations humanitaires aux Populations», a indiqué l´ancien président sud-africain.