Au total 54 participants ont pris part au concours de la meilleure photo de l'année dont 27 de la presse nationale... Les amoureux de la photo se sont tous réunis mercredi et jeudi derniers à la Bibliothèque d'El-Hamma où s'est tenue une manifestation culturelle dédiée à l'image sous toutes ses formes (artistique, journalistique, amateur et professionnelle). Au total, 54 participants ont pris part au concours de la meilleure photo de l'année placée sous le thème «Regard sur l'Algérie» dont 27 de la presse nationale. 34 personnes ont exposé leurs oeuvres dont 12 participants en diaporama. L'exposition donnait à voir des scènes multiples de l'Algérie: paysages féeriques du Sud algérien en passant par les inévitables images des inondations de Bab El-Oued ou encore du dernier séisme qui a frappé récemment une partie du pays. D'autres photos se démarquaient par leur originalité, leur démarche décalée d'immortaliser le réel par une touche plus fantaisiste ou plus poétique. Au programme de ces journées, des conférences ont été animées par des spécialistes en la matière. Après délibération du jury, jeudi dernier, des récompenses ont été remises aux 3 lauréats du concours de la meilleure photo de l'année 2003. Le 1er prix est revenu à Berhouni Zouhir d'Alger, distingué à l'unanimité pour la cohérence de son travail. Berhouni a su mettre en exergue et avec intelligence, le désarroi mais vu sous un angle différent. Il a eu droit par Mobiline à 100.000 DA et un voyage à l'étranger offert par Damtour. Le second prix, 50.000 DA a été offert par Fugifilm et un voyage décerné à Bellal Mourad d'Alger qui, là encore, a su traduire le vide macabre qui a suppléé au tremblement de terre qui a secoué la région de Boumerdès, avec finesse et délicatesse, se passant de toute fioriture et scènes misérabilistes et alarmistes. Un bémol en revanche a été signalé pour les légendes de ses photos qui surchargeaient un tant soit peu, l'image et la couvraient presque. Le troisième prix, d'une valeur de 30.000 DA a été remis par Isicom à M. Belabiod Larbi de Mostaganem, un autodidacte. «Un élève bien appliqué», d'après le jury. Il lui reste maintenant de dépasser l'académique pour arriver à sa propre touche artistique, lui a-t-on conseillé. Un autre prix, celui de la meilleure photo press, offert par la boîte organisatrice de cet événement H M Communication a été décerné au photographe, reporter Lyès Hebbache du quotidien El Watan, d'une valeur de 100.000 DA. La cérémonie de remise du prix de la photo press se déroulera ultérieurement à la Maison de la presse Tahar-Djaout. Lyès Habbache a été néanmoins félicité par les membres du jury et son talent nettement reconnu. D'autres encore ont reçu des prix d'encouragement et ont été exhortés à faire mieux pour la prochaine fois. Ils ont néanmoins bien capté l'attention du jury. Parmi eux, on peut citer Ferrah Fatiha qui a fait un reportage en image sur la belle Kabylie, suivant ainsi une seule ligne thématique ou encore Draoui Sabrina, dont le travail tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, s'articulait autour de la femme entre tradition et modernité. Pas de clichés mais seulement de la profondeur dans la réflexion qui méritait d'être relevée. Après la cérémonie de remise des prix, les rares restants ont eu droit à une très belle relaxante et aérienne performance qui allie poésie, image et musique, un triptyque harmonieusement combiné signé par le poète Frédéric Goedert et la plasticienne Nathalie Sapin qui, en un quart de seconde, nous ont plongé dans un monde merveilleux fait de rêve, d'amour et de sérénité. De la plénitude qu'exhalaient ces plages zen de musique douce rehaussée par la voix tranquille du poète accompagnant des images d'un surréalisme expressif. Si l'objectif de cet événement est, nous dit-on, instaurer une tradition annuelle du concours de la meilleure photo de l'année, reste qu'il faut dans ce cas, faire mieux la prochaine fois. Entendre par là, baliser le terrain pour les participants, éviter l'hétéroclisme un peu désappointant, distinguer clairement entre photo press et photo artistique amateur et professionnel et non pas les juger toutes sur un pied d'égalité, enfin, instaurer des règles et une seule ligne de conduite photographique pour l'ensemble des photos et leur accorder une meilleure disposition. Cependant, l'initiative mérite d'être louée et encouragée. Mais gare à la prochaine fois.