Un vibrant hommage a été rendu à titre posthume à la romancière Nadjia Abeer (Nadjia Benzeghouta de son vrai nom), à l´ouverture, à Constantine, du séminaire littéraire Malek-Haddad. Un groupe de femmes universitaires, formé d´amies et de parentes de la défunte romancière, a rejoint à cette occasion le séminaire à la salle du théâtre de la direction de la culture, pour des lectures de textes choisis de l´oeuvre de cette romancière et des témoignages sur la vie de cette femme de lettres qui a dédié la majeure partie de son oeuvre à sa ville natale Constantine. Devenue plus connue surtout après sa mort, un 21 octobre 2005, Nadjia Abeer, qui est arrivée à l´écriture à un âge tardif, a écrit trois romans, tous tirés de ses souvenirs et de son parcours personnel et où Constantine, la ville natale de l´écrivaine, occupe une place prépondérante. Dans le premier roman, paru en 2002 sous le titre Constantine ou les moineaux de la murette, l´enfance et les souvenirs personnels de la romancière se croisent avec l´histoire de la ville constituant une fresque sur la vie dans cette cité et sur son évolution à travers les années 50 et 60, notamment. Faisant une lecture de ce roman «fondateur» de l´oeuvre de l´écrivaine, son amie, l´universitaire Chafia Benmayouf, considère que la vie de Nadjia Abeer «peut être comparée à celle du poisson saumon qui, après avoir sillonné les mers et les océans, revient vers le lieu de sa naissance pour y terminer ses jours». En effet, Nadjia Abeer qui a vécu longtemps aux Etats-Unis et au Moyen-Orient où elle a suivi son mari, a été prise d´une grande soif de renouer avec Constantine, sa ville natale, et est effectivement rentrée au pays à la cinquantaine. Une quête des racines, de l´enfance et de soi que la romancière a exprimée avec profondeur et émotion dans le préambule de son premier roman et dont la lecture qui a été faite à l´occasion de cet hommage, a donné aux présents une idée sur la profondeur des idées et la beauté du style de la romancière. Nadjia Abeer a ensuite écrit l´Albatros, et Bab el Kantara, deux autres romans tirés de son parcours et de ses souvenirs personnels et où Constantine est également omniprésente, mais qui n´ont été publiés qu´à des tirages limités poussant l´une des soeurs de l´écrivaine, présente à cet hommage, à lancer un appel aux autorités compétentes «afin de rééditer ces oeuvres qui font honneur à Constantine». Le directeur de wilaya de la culture, M. Djamel Eddine Foughali, a promis que la réédition des oeuvres de Abeer sera faite, car, a-t-il dit, le «Fonds de la création du ministère de la Culture est réservé pour ce genre d´actes et il a déjà servi à éditer plus d´un millier de titres». Les hommes de lettres Saïd Boutadjine et Mohamed Sari seront également honorés à l´occasion de ce séminaire dont le programme compte quelque 26 conférences d´universitaires et hommes de lettres de différentes régions du pays.