La crise des médecins résidents est loin d'être désamorcée... Les médecins résidents ont observé hier un sit-in à l´intérieur du CHU Mustapha Pacha (Alger) pour réclamer la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles et dénoncer la pression dont ils font l´objet. «Nous somme prêts à subir toutes les mesures abusives de notre tutelle: ponctions sur salaire, avertissements et menaces de licenciement de la part des responsables des différentes infrastructures de santé dans de nombreuses régions du pays, mais on ne va pas se taire. Nous restons mobilisés jusqu´à la satisfaction entière de nos revendications!», a indiqué le Dr Sahnoune, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Les résidents ont ainsi bloqué pendant deux heures les entrées et sorties de l´hôpital. Ce qui a créé une vraie pagaille dans l´enceinte du CHU et ses alentours. Mais leur problème dure depuis des mois. Leur voix est devenue inaudible. Ce rassemblement est une façon pour eux de montrer leurs détermination à maintenir la pression. «La politique mensongère» initiée par la tutelle ne semble pas avoir raison d´eux. «les déclarations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, faisant état que toutes les revendications des résidents ont été satisfaites n´est qu´un leurre. Aucune revendication n´a, jusqu´à aujourd´hui, été satisfaite», dénonce le Dr Sahnoune. Il ajoute que les déclarations du ministre ne sont qu´un subterfuge qui a pour but de créer une déchirure dans les rangs des médecins résidents. Même certains professeurs, qui jusque-là s´étaient rangés du côté des résidents, se sont mis de la partie. «Ils ont tenté de nous diviser afin d´éviter l´année blanche», ajoute-t-il. Dans un autre registre, et s´agissant de l´annulation des examens intercalaires et sanctionnant, et le report des examens jusqu´au mois de septembre prochain, «ces mesures seront appliquées exclusivement pour cette année», nous dira le Dr Sahnoune. Les médecins résidents en grève, sont toujours déterminés à continuer le combat, mais ils tiennent à réaffirmer que leur préoccupation majeure demeure la santé des patients. Pour cela, ils affirment: «Nous avons organisé une opération de don de sang dans différents établissements sanitaires à travers tout le territoire national pour exprimer notre soutien aux malades algériens qui restent notre unique souci et notre raison d´être. Nous nous battrons pour que l´Algérien ait un système de santé adéquat et une meilleure prise en charge.» Il faut signaler, en outre, que les médecins résidents ont répondu favorablement à l´invitation de Ziari, président de l´Assemblée populaire nationale pour participer aux travaux des premiers états généraux de la société civile, qui ont débuté, hier, au Palais des nations à Alger. Jusque-là, rien ne semble les décourager. Les sanctions et les pressions qu´ils subissent de certains professeurs, chefs de service et directeurs d´hôpitaux, un peu partout dans le pays, ne pourront pas changer la donne.