«Il est grand temps aujourd'hui de réhabiliter le journaliste». L´ouverture du champ audiovisuel n´est pas pour demain. Pour le ministre de la Communication, Nacer Mehal, «jusqu´à présent, il n´y a pas une vision définitive» pour l´ouverture ou non de l´audiovisuel en Algérie. S´exprimant jeudi dernier au Conseil de la nation, M.Mehal s´est dit à titre «personnel» favorable à l´ouverture de l´audiovisuel, mais «selon des règles rigoureuses». Il a estimé qu´une réponse finale à cette «question qui fait objet d´étude peut-être fournie», ajoutant que «une décision pourrait être prise sur cette question en juillet ou en août». A une question sur les raisons de la non-ouverture de l´audiovisuel, M.Mehal a estimé qu´il s´agissait d´une question «sensible» qui nécessite une «étude» et même en cas d´ouverture, cela nécessite, a-t-il dit, «l´engagement d´une réflexion sur une loi relative à l´audiovisuel. L´autorité de régulation devrait, par la suite, définir un cahier des charges afin d´éviter tout dérapage dans l´utilisation de l´audiovisuel qui pourrait se répercuter sur la société». Dans ce contexte, le ministre a rappelé que certaines parties demandent l´ouverture totale du champ audiovisuel alors que d´autres appellent à une association entre les secteurs public et privé. A une question sur les chaînes thématiques dont l´ouverture est prévue, M.Mehal a affirmé que la décision y afférente a été prise en Conseil des ministres le 2 mai dernier, ajoutant que la concrétisation du projet nécessitait un travail par étape avec la contribution de techniciens et de spécialistes en la matière. Le ministre de la Communication s´est exprimé également sur le projet de loi sur l´information. Ce projet sera présenté, selon lui, fin juin ou début juillet devant le gouvernement. M.Mehal a ajouté, dans une déclaration en marge des travaux du Sénat, que d´autres mesures sont prévues, à savoir la présentation du projet de loi devant le gouvernement et le Conseil des ministres et, enfin devant le Parlement, souhaitant que cela intervienne «avant la fin de l´été». Il a rappelé à ce propos, que son secteur avait tenu près de 70 réunions sur le projet de loi sur l´information à travers de larges consultations avec les éditeurs, journalistes, juristes et universitaires afin d´apporter des améliorations à la loi de 1990. Concernant la grille des salaires des journalistes, M.Mehal a réaffirmé qu´une grille sera élaborée pour donner aux journalistes «la place qui est la leur au sein de la société», soulignant qu´il veillait à «garantir la dignité du journaliste». Il a précisé qu´un salaire de 6000 DA «est une honte pour nous tous, pour la profession et pour moi en tant que ministre», relevant l´existence dans cette profession de phénomènes comme «le trabendisme». «Il est grand temps aujourd´hui de réhabiliter le journaliste», a-t-il soutenu, évoquant «l´installation d´une commission chargée d´élaborer la grille des salaires et le plan de carrière». Après la loi sur l´information, viendront les statuts du journaliste professionnel et la carte de journaliste qui fera partie «des prérogatives de l´Autorité de régulation des médias» qui sera mise en place prochainement.