Hassan Khelifati, président-directeur général d'Alliance Assurances «Nous n'avons pas le droit à l'erreur, car aujourd'hui, nous représentons le symbole pour toute une économie.» Celui qui veut devenir l´assureur préféré des Algériens est-il en train de s´américaniser? C´est en tout cas au volant d´une voiture américaine et dans une vidéo digne des films de promotion de même nationalité, que Hassan Khelifati, président-directeur général d´Alliance Assurances, dont il assure les commandes depuis sa création, a expliqué ses ambitions. Il l´a fait devant 40 de ses employés venus des quatre coins du pays assister à la Convention interne qui s´est déroulée, la semaine dernière, au Palais de la culture à Alger. C´était l´occasion pour le jeune P-DG, venu avec sa femme et ses deux enfants, de parler de ses ambitions et de sa fierté de ce qu´il qualifie de moment important de sa vie d´homme et de sa fierté «de ce qu´un rêve est devenu une réalité quotidienne». Au fil du documentaire interne de l´entreprise, les employés découvrent la genèse de l´entreprise. «L´histoire a commencé un jour par une rencontre fortuite avec un assureur qui m´avait suggéré la création d´une compagnie d´assurances dans un contexte très défavorable en pleine tourmente du scandale du groupe Khalifa», dit-il avant d´admettre que «c´était audacieux et un pari fou». Hassan Khelifati fait état des «situations difficiles vécues au cours de ce parcours et des contraintes externes, notamment les changements fréquents de la législation et son durcissement». En 2007, il y a eu l´obligation de la libération totale du capital souscrit par anticipation et en numéraire avant mars 2008. A la fin 2009, il y a eu multiplication du capital minimum des compagnies assurances vie et dommages par sept en passant de 450 millions de DA à trois milliards de DA en moins d´une année. «C´était des mesures destinées à étouffer l´entreprise», a-t-il révélé publiquement, pour la première fois. En face de ces défis, «notre compagnie a réussi à relever plusieurs défis qui lui ont été imposés par l´extérieur malgré elle, mais nous avons toujours trouvé les moyens, et surtout la mobilisation des employés pour y faire face et réussir à chaque fois à prouver, sur le terrain, que impossible n´est pas algérien», dit-il. Il rappelle l´introduction historique de la première compagnie privée à la Bourse d´Alger «alors que peu de gens y croyaient» y compris les spécialistes. «Cette réussite en Bourse nous met devant des responsabilités historiques et nous n´avons pas le droit à l´erreur, car aujourd´hui, nous représentons le symbole pour toute une économie et tous les feux des projecteurs sont braqués sur nous, car notre réussite va attirer d´autres acteurs à la Bourse et notre échec aura de graves conséquences», selon lui. Pour éviter l´échec, le chef a concocté un plan stratégique pour 2014. Il démarrera en 2012. L´objectif est d´être en proximité avec le citoyen lambda, sans quoi la compagnie ne pourrait devenir l´assureur préféré des Algériens. D´où il en découle des choix stratégiques clairs et assumés: «Nous confirmons notre axe stratégique: le risque du particulier et le risque entreprise (PME/PMI) ainsi que la création prochaine d´une filiale vie en partenariat avec des étrangers», explique le P-DG. Dans ce plan, il accorde un intérêt particulier au personnel et au réseau. Il mise sur une offre de conditions de travail optimales et agréables et une rémunération équitable basée sur un système de mesure de performances pour passer d´un système égalitariste à un système basé sur le mérite et la performance. D´autres responsables de la compagnie se sont succédé à la tribune pour annoncer qu´elle ambitionne de doubler son chiffre d´affaires en trois ans et de tripler son réseau commercial durant la même période. Quant à Khelifati, il ne s´est pas contenté d´énumérer les perfor-mances, il parle aussi de fondamentaux. C´est dans ce cadre qu´il cite celui de contribuer aux initiatives de développement économique et social comme en atteste le projet de l´initiative citoyenne Nabni, le code de bonne gouvernance de l´entreprise, soutien aux think tanks de réflexion sur l´entreprise (Care, FCE, le Forum de Liberté, le Forum d´Alger, etc.).