Même s´il dit ignorer les raisons qui ont mis fin à ses fonctions à la tête d´Air Algérie, l´ex-P-DG de la compagnie aérienne nationale se réjouit de partir «avec le sentiment du devoir accompli». L´Expression: Confirmez-vous votre fin de mission à la tête d´Air Algérie? Abdelwahid Bouabdallah: Effectivement, je ne suis plus à la tête de la direction de la compagnie aérienne nationale. Cette décision a été prise lors du Conseil d´administration qui s´est réuni hier. J´ai été démis de mes fonctions par ceux qui m´ont nommé. C´est aussi simple que cela. Comment avez-vous accueilli une telle décision? Très sereinement. Je suis habitué à être nommé et démis quelque temps plus tard. Il devait y avoir, certainement, des raisons valables justifiant une telle décision. Cela ne m´a pas affecté. J´ai accepté la décision de la façon la plus naturelle possible. J´ai occupé ce poste pour une durée qui dépasse trois ans. L´alternance s´impose. Une chose est certaine, je n´ai pas accueilli cette décision comme une punition, mais je pars avec le sentiment du devoir accompli. Maintenant, je vais me reposer chez moi et me consacrer à ma famille. Le dernier mouvement de grève ne serait-il pas à l´origine de votre départ? Franchement, je ne crois pas que la grève du mercredi dernier était à l´origine de mon départ à la tête de la direction d´Air Algérie. Vous parlez de raisons valables. Savez-vous ce qui vous a été reproché? On ne me reproche absolument rien. Je ne peux pas vous dire les raisons de mon départ, dans la mesure où moi-même je les ignore. Je dirai que cette décision aurait été justifiable, si elle avait été prise bien avant aujourd´hui. Je crois avoir été usé. Il faut du sang neuf pour la compagnie. La gestion d´Air Algérie est très compliquée. A un moment, il faut se dire qu´il faudrait avoir beaucoup plus d´énergie pour négocier avec les syndicats et tous les autres partenaires. A ce propos, je pense qu´il faut de la coordination avec tous les syndicats. Croyez-vous avoir laissé une compagnie aérienne capable de faire face aux multiples enjeux aéronautiques? Je suis satisfait de mon bilan. J´ai, nettement, contribué au redressement de l´entreprise. A mon arrivée, le déficit d´exploitation était de l´ordre de 3,9 milliards de dinars. Ce qui n´est pas le cas aujourd´hui. Air Algérie s´est dotée de nouveaux appareils. Nous avons mis en place une nouvelle stratégie pour acquérir de nouveaux avions. Nous avons, aussi, bien négocié le rythme imposé par les compagnies étrangères en matière de concurrence. Air Algérie se porte bien.