L'Algérie refuse de cautionner la démarche des pays occidentaux Se référant aux principes onusiens, l'Algérie s'oppose à toute interférence dans les affaires des autres pays. L´Union européenne et l´Algérie ne sont pas d´accord. Elles sont divisées sur le sort à réserver aux dirigeants syrien et libyen. Pour Alger, cette question est du seul ressort des peuples concernés et ne doit pas faire l´objet de pressions extérieures. C´est ce qu´a avancé hier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui s´exprimait à la radio à partir de Bruxelles où il assiste au Conseil d´association avec l´UE. Se référant aux principes onusiens, l´Algérie s´interdit toute interférence dans les affaires des autres pays. Quant à savoir «si tel ou tel leader doit ou non perdre sa légitimité, qu´il s´agisse de la Syrie ou de la Libye, ceux qui sont principalement responsables pour répondre à cette question ce sont les peuples eux-mêmes de ces pays», a justifié M. Medelci. «Cette question n´est pas du ressort de l´Algérie», a-t-il affirmé en guise de précision. M. Medelci a complètement écarté la thèse selon laquelle le président syrien Bachar al-Assad et Mouamar El Gueddafi en Libye doivent quitter le pouvoir. Cependant, le chef de la diplomatie algérienne a assuré à propos de la Syrie que l´Algérie était «très préoccupée par ce qui se passe dans ce pays frère». «Ce qui s´y passe n´est pas acceptable, c´est clair», a-t-il dit. En tout cas, l´Algérie refuse de cautionner la démarche des pays occidentaux. Son homologue, le ministre hongrois Janos Martonyi, qui représentait l´UE à la réunion, a tenu plutôt un langage très ferme au sujet du colonel El Gueddafi. «La position de l´Union européenne est très claire (...) le régime de Kadhafi a perdu toute sa légitimité et toute solution politique présuppose le départ du dictateur et de sa famille du pouvoir», a-t-il affirmé. Concernant la Syrie, il a indiqué que les ministres européens des Affaires étrangères comptaient publier une déclaration dans la journée, à l´issue d´une réunion également à Luxembourg. Selon des diplomates, elle devrait aborder la question de la légitimité de Bachar al-Assad. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a appelé hier le président syrien Bachar al-Assad à engager des réformes pour démocratiser son pays ou à «se retirer» du pouvoir. Les Européens préparent en outre un nouveau train de sanctions contre le pays, visant des entreprises liées au régime. Elles devraient être adoptées cette semaine. Par ailleurs, l´UE tente de coordonner avec l´Algérie ses actions pour renforcer la lutte antiterroriste dans la région du Sahel. Le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, a examiné cette question dimanche dernier, avec le coordonnateur de l´Union européenne (UE) pour la lutte contre le terrorisme, M. Gilles de Kerkove. Les entretiens ont porté également sur la réunion prévue en septembre prochain à Alger, entre les pays du Sahel et leurs partenaires extra-régionaux, dont l´UE. M. Messahel a mis l´accent sur le fait que la sécurité de la région passe par son développement.