La situation risque d'empirer dangereusement La grève largement suivie des anesthésistes ou auxiliaires médicaux dure depuis trois semaines dans un silence assourdissant. La scène sociale nationale prend les allures d´une éruption en ce début d´été. Les communaux en grève cyclique depuis hier, seront rejoints par les robes noires aujourd´hui. Les résidents sont en grève depuis plus de trois mois déjà. Réprimée et bastonnée, l´élite médicale en rupture forcée de contrat, protestera aujourd´hui sous les fenêtres du Premier ministre. La grève largement suivie des anesthésistes ou auxiliaires médicaux indispensables dans les blocs opératoires, dure depuis trois semaines dans un silence assourdissant. Par voie de conséquence, tous les blocs opératoires sont actuellement à l´arrêt. Les interventions chirurgicales sont annulées sine die, seules les plus urgentes sont maintenues. La situation risque d´empirer dangereusement dans les prochains jours. Au sixième débrayage consécutif, les agents communaux affiliés au Snapap préparent leur marche sur la Présidence dans les deux semaines à venir. Le taux de suivi de la grève est estimé à «près de 75%», par le président du conseil des communaux, Ali Yahia. «Le mot d´ordre de grève a eu un écho favorable à taux variable à travers toutes les wilayas du pays», a-t-il indiqué. Le taux de suivi «a atteint 80% dans les wilayas de Sidi Bel Abbès, Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa», a-t-il ajouté. On n´a jamais vu une telle effervescence qu´en cette conjoncture marquée par la fin des consultations et assises tous azimuts sur fond d´une course à la succession. Les travailleurs communaux réclament la promulgation de leur statut particulier qui devait avoir lieu en septembre 2010. Ils demandent également l´amélioration de leurs conditions de travail, souvent déplorables, ainsi que l´abrogation de l´article 87 bis de la loi 90/11 qui bloque l´augmentation de salaire. Le Cnsc revendique, en outre, le maintien du régime de la retraite sans condition d´âge. Non seulement tout le monde réclame sa part de la rente, mais tout le monde veut gouverner. Les 5385 avocats inscrits au barreau d´Alger, en attendant les 30.000 que compte la profession, vont boycotter, à leur tour, toutes les audiences. Contacté hier, le président du barreau d´Alger, Me Selini, a estimé que «le débrayage d´aujourd´hui répond à l´objectif de sensibilisation de l´opinion publique et du chef de l´Etat quant à la dangerosité de ce projet de statut qui va à l´encontre des protocoles et des conventions de droit international et apporte un discrédit aux réformes des institutions engagées par l´Etat». Ce nouveau statut décrié et qualifié d´une «véritable mise sous le pied du droit à la défense», est jugé «des plus dégradants que ceux promulgués dans les pays les plus autocratiques de par le monde», par cet avocat. «Non seulement il consacre le musellement total de l´avocat mais même les décisions souveraines de l´assemblée générale, celles du conseil de l´Ordre et de la commission mixte de la Cour suprême, seront soumises à l´approbation arbitraire du ministre de la tutelle», déplore-t-il. En termes d´inconvénients, ces débrayages agacent des millions de citoyens. En tout état de cause, le front social n´est pas près de s´apaiser. une grève peut en cacher une autre et la réaction des pouvoirs publics se fait souvent attendre. Encouragée d´une part par une générosité dépensière de l´Etat, et d´autre part par une volonté liberticide, cette spirale de contestation sociale ne s´arrêtera jamais.