Les anesthésistes comptent poursuivre leur grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, a affirmé hier leur porte-parole, Abdelkader Mekid. Contacté par nos soins, ce dernier dit rejeter dans la forme et dans le fond le nouveau statut qui ne répond pas aux revendications de la corporation. «Ce statut est un statut bis pour les infirmiers et non pas pour les anesthésistes», a-t-il fait savoir. Selon lui, les anesthésistes ont répondu favorablement à l'appel du collectif. Il a affirmé que la grève, relancée à l'issue de la dernière assemblée générale, a été suivie, à travers l'ensemble du territoire national. Cette action, souligne-t-il, est la conséquence directe du mécontentement des 6400 anesthésistes réanimateurs en exercice à travers le territoire national. Ces derniers reprochent aux concepteurs dudit statut le fait de ne pas avoir pris en charge leur carrière ainsi que le statut juridique qui devra régir la corporation. Autre grief : les anesthésistes qui disent pratiquer des actes médicaux parfois sans la présence du médecin réanimateur, n'ont pas le droit d'anesthésier le malade. Cela, alors que dans blocs opératoires, ils sont contraints de le faire, en raison du manque de médecins réanimateurs. «Les anesthésistes ne bénéficient pas de couverture juridiques, même s'ils sont forcés à travailler, parfois, en l'absence du médecins réanimateur», précise leur porte-parole. En grève illimitée depuis fin juillet dernier, les protestataires comptent passer à une autre étape. Leur collectif a d'ores et déjà mandaté un bâtonnier à l'effet de demander au Conseil d'Etat une lecture du statut contesté. M. Mekid affi rme par ailleurs que les 6.400 anesthésistes sont répartis à travers 240 hôpitaux, 200 autres n'en sont pas dotés alors que 40 hôpitaux n'en sont couverts qu'à moitié. «Dans certains hôpitaux, un médecin réanimateur travaille dans trois à quatre bloc opératoires à la fois», a-t-il regretté. Les grévistes contestent leur statut estimant qu'il sert beaucoup plus les paramédicaux auxquels il offre l'opportunité d'accéder aux grades d'anesthésistes-réanimateurs après deux ans de formation seulement et passer directement à l'échelon 13, alors que les actuels auxiliaires médicaux en anesthésie resteront à l'échelon 11.