Il a qualifié les assises de la société civile de «grand théâtre» où les participants «sont des comités de soutien du système». Le président du parti Ahd54, Ali Fawzi Rebaine, a averti contre une éventuelle explosion sociale qui peut être fatale pour le pays, si les responsables ne prennent pas en charge les revendications de la société. Le président de Ahd54 avertit le pouvoir contre les retombées dangereuses de sa politique. «Même si les autorités peuvent acheter la paix sociale, elles ne peuvent pas acheter la paix politique», a-t-il menacé, lors d´une conférence de presse tenue, hier, au siège de sa formation à Alger. Pour lui, les garanties données par les tenants du pouvoir de restituer la parole à toutes les composantes de la société sont un leurre. Il en veut pour preuve le boycott par la Télévision nationale et les journaux publics des activités de sa formation politique. De même qu´il s´est indigné contre le pouvoir et ses pratiques. Lors de la même conférence, M.Rebaïne n´a pas ménagé le pouvoir, lui reprochant de travailler contre les intérêts du peuple. Il estime que les consultations politiques et les états généraux de la société civile sont une manoeuvre pour gagner du temps. Le conférencier a commencé son réquisitoire en stigmatisant la Commission de consultations politiques, présidée par Abdelkader Bensalah, président du Sénat, et dont la mission s´est achevée le 21 juin dernier. Selon le président de Ahd54, qui a rappelé que son parti a refusé l´invitation de cette commission, «ces consultations sont une mise en scène qui n´a rien apporté de nouveau pour le peuple». L´ex-candidat à l´élection présidentielle de 2009, s´est posé plusieurs questions sur cette instance pour signifier la nature contre-productive de cette démarche pour la nation. «Est-ce-que cette commission a atteint ses objectifs? Est-ce-que les personnalités invitées ont un ancrage populaire ou représentent-elles des lobbies ou des réseaux?», s´est-il demandé notamment. Le conférencier a même contesté l´invitation des anciens dirigeants, craignant leur retour sur la scène politique. Dans la foulée de ses interrogations, le conférencier a évoqué la possibilité de constituer un pôle démocratique pour contrer le pouvoir dans ses démarches. «L´opposition peut-elle proposer une alternative?», s´est-il encore interrogé, sans pour autant apporter de réponse. Poursuivant son réquisitoire, M.Rebaïne s´en est pris aux états généraux de la société civile organisés par le Conseil national économique et social (Cnes) les 14, 15 et 16 juin derniers. Il a qualifié ces assises de «grand théâtre» où les participants «sont des comités de soutien du système». «Qui a désigné le président du Cnes? La société civile peut-elle avoir un chef?», s´interroge le conférencier avant de mettre en garde contre une explosion à venir si on ne prend pas en charge les véritables problèmes dont souffre la société. Pour dépasser une bonne fois pour toutes cette crise, Ahd54 propose «une transition pacifique qui passe par une présidentielle anticipée, à organiser par un gouvernement de transition». Pour M.Rebaïne, les conditions sont réunies pour franchir ce cap dans la perspective d´un changement.