Après les blacks avec notamment Harry Roselmack, c'est au tour des femmes d'origine maghrébine de s'imposer sur le PAF (Paysage audiovisuel français). Parmi elles, Leila Kaddour-Boudadi, qui a été engagée par i-Télé et qui se retrouve depuis quelques jours et sûrement à la rentrée, la remplaçante d'Ariane Massenet sur l'émission «Le Grand Journal». Elle a été récupérée à ce poste par un autre Maghrébin Ali Badou, chroniqueur littéraire et remplaçant à ses heures perdus de Michel Denisot. Leïla Kaddour-Boudadi était chroniqueuse de «Midi en France» avant d'atterrir sur la matinale du week-end, succédant à Thierry Dugeon qui a, dernièrement, décidé de quitter iTélé. La journaliste a notamment été professeure de lettres classiques. Elle vient s'ajouter à un autre visage maghrébin sur une télévision française, Aïda Touihri, présentatrice du magazine d'actualité de M6 «66 Minutes», depuis 5 saisons. Elle a enregistré, cette année, des audiences importantes avec 13,7% en moyenne de part d'audience en 2010-2011. Elle a gagné 200.000 téléspectateurs là où d'autres magazines d'information stagnent, voire reculent. A la rentrée, le format devrait d'ailleurs rester sensiblement le même. Avec toutefois probablement plus de reportages sur le terrain pour celle qui avait exprimé à plusieurs reprises sa volonté de renouer plus régulièrement avec sa formation de reporter. Dès son lancement, il y a cinq ans, «66 Minutes» (le dimanche, de 17h10 à 18h30) a été assimilé et comparé à «Sept à Huit», le magazine d'actualité de TF1. Avec l'allongement de 30 minutes du programme de TF1 depuis quelques semaines, Aïda Touihri se retrouve désormais en concurrence plus directe avec Harry Roselmack. Une situation qu'elle ne craint pas. Ce format rallongé démarrera le 10 juillet pour se terminer le 21 août. Au-delà de son émission hebdomadaire, la journaliste présente depuis septembre 2009 le «12.45» (en semaine), la tranche d'information de la mi-journée. «C'est un rendez-vous distinct, avec un public différent du «19.45» mais tout aussi stratégique, même si je n'ai pas reçu d'objectif d'audience» insiste-t-elle, alors que M6 a fait de l'information un axe important de sa stratégie, depuis deux ans. Par ailleurs, Aïda Touihri confesse nourrir d'autres envies en parallèle avec les autres filles de la chaîne, Valérie Damidot, Mélissa Theuriau et Estelle Denis. Quant à un éventuel retour à la radio pour celle qui a effectué ses premières armes de journaliste sur RTL, puis France Inter, Il n'est pas impossible que l'on entende «bientôt» Aïda Touihri sur les ondes. Cette montée en puissance c'est le fruit de la diversité culturelle, initiée par le CSA, qui oblige les chaînes de télévisions françaises à recruter des présentateurs d'origine maghrébine. Si la chaîne publique France Télévisions a été la première à imposer un présentateur d'origine Beur à l'époque, elle a été largement suivie seulement par les télévisions privées M6 et Canal+. Alors que TF1, qui avait recruté la mémorable Nadia Samir, recule dans le recrutement des présentatrices maghrébines.