Le pouvoir d'achat des Algériens n'arrête pas de s'éroder Les retraites et la production nationale figureront en bonne place parmi les revendications de la Centrale syndicale. La prochaine rencontre tripartite, Gouvernement-patronat-Ugta, promet d'être chaude. Le Gouvernement et les patrons n'auront pas la tâche facile pour convaincre leur partenaire social de surseoir ou au moins alléger des dossiers qu'il compte défendre, à moins d'un revirement de dernière minute. L'Ugta, qui n'a jamais fixé un plafond pour un salaire national minimum garanti (Snmg) à défendre, a placé cette fois-ci la barre assez haut en demandant tout simplement à ses partenaires d'adopter un Snmg de 35.000 DA, soit une augmentation de plus de 130% par rapport au Snmg actuel (15.000 DA). Le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a indiqué, hier, à la salle Atlas, à l'occasion d'un meeting organisé par le Parti des travailleurs (PT), que cette demande sera l'un des points principaux à débattre lors de cette tripartite. M.Sidi Saïd en a fait l'annonce après que la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a salué la Centrale syndicale pour cette décision, qui fera le bonheur de tout un peuple si elle venait à être avalisée par la tripartite. Dans son discours prononcé à cette même occasion, le patron de l'Ugta a annoncé que le dossier des retraités sera, lui aussi, débattu lors de cette tripartite. M.Sidi Saïd n'aborde pas les détails mais il dira, tout de même, que «les retraités méritent plus de considération». Ces séniors ont organisé plusieurs mouvements de protestation ces derniers temps pour demander notamment la revalorisation de leur retraite. Dans ce sillage, l'orateur a annoncé que le statut particulier des communaux est finalisé en attendant l'adoption de leur régime indemnitaire. La question de la valorisation de la production nationale figure parmi les dossiers prioritaires de l'Ugta qui compte soumettre des propositions à ses partenaires de la tripartite. Dans ce contexte, M.Sidi Saïd a déploré le retour du chiffon sur le marché national après que le Parlement ait autorisé son importation, espérant que la loi de finances 2012 évacuera cette disposition. Sur un autre plan, le patron de l'Ugta a disserté sur un sujet de portée internationale. Quand l'Ugta fait avorter un plan du BIT Les pays occidentaux ont-ils comploté pour entraîner l'Algérie dans le chaos? Ont-ils souhaité que l'Algérie vive le même scénario et la même révolution que celle de la Tunisie, de l'Egypte et des autres pays de la région? En réponse à ces questions, M.Sidi Saïd donne un petit exemple qui concerne un plan fomenté contre son organisation syndicale pour l'exclure des structures du Bureau international du travail (BIT), car, a-t-il expliqué, «l'Ugta n'a pas marché dans leur combine». M.Sidi Saïd a estimé que les pays occidentaux ont tout fait pour entraîner l'Algérie dans cette spirale de révolutions antisystème. Dans leur plan de déstabilisation, dans le sillage des événements de janvier dernier et ceux des autres pays, les Occidentaux ont misé sur l'Ugta pour jouer un rôle nodal dans la mobilisation citoyenne. «Ce que l'Ugta a refusé et rejeté car l'Ugta n'accepte pas de marcher dans la combine et déstabiliser le pays», a-t-il répliqué, estimant que «les acquis des travailleurs algériens n'arrangent pas leurs affaires». Devant le refus de la Centrale syndicale de s'impliquer dans ce complot, les pays occidentaux ont manoeuvré. Selon le patron de l'Ugta, ces pays ont élaboré un plan pour exclure l'Ugta du conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT). La Centrale syndicale, faut-il le rappeler, siège dans ce conseil d'administration depuis 2002, soit trois mandats renouvelés tous les trois ans. Face à cette situation, l'Ugta a trouvé une parade pour déjouer cette manoeuvre. «On a présenté une femme à la candidature et les représentants de ces pays étaient choqués et ne pouvaient donc s'opposer à la candidature d'une femme», a ajouté M.Sidi Saïd. La suite est connue. Sur 124 voix, la représentante de l'Ugta a été élue avec 100 voix et la Centrale syndicale garde toujours sa place dans cette structure.