les débats étaient houleux entre les 38 coordinations qui ont pris part à cette réunion. Le document de réflexion portant les perspectives politiques de la Cadc élaboré au mois de janvier dernier à Larbaâ Nath-Irathen est revenu sur le tapis à l'occasion du conclave extraordinaire des ârchs de la wilaya de Tizi Ouzou, jeudi à Timizart (Fréha). Néanmoins, cette fois la polémique et la controverse ont été éludées, puisque la plénière a opté pour une solution paritaire, à savoir enrichir et approfondir les orientations dudit document en prenant en compte des nouvelles donnes que sont la libération des détenus et l'invite d'Ouyahia. Dans ce sens, une nouvelle commission de réflexion avait été installée en marge des travaux du conclave et s'est déjà attelée à sa tâche qui est de réexaminer et d'amender le document. Toutefois, avant de parvenir à cette décision consensuelle, les débats étaient houleux entre les 38 coordinations qui ont pris part à cette réunion. C'est dire que depuis la présentation de ce document et notamment celui du chapitre intitulé «Perspectives politiques», le 31 janvier à Makouda, la situation n'a guère évolué. En effet, ce chapitre qui préconise une refonte du système jacobin actuel c'est-à-dire permettre une large décentralisation du système politico-institutionnel de l'Etat, avait été rejeté par plusieurs coordinations qui y décèlent la griffe partisane. Les opposants à cette perspective proposent la plate-forme d'El-Kseur telle qu'explicitée à Larbaâ Nath-Irathen comme seule finalité et document référentiel du mouvement. Cependant, les adeptes de ce document estiment «que doter le mouvement citoyen de perspectives politiques c'est le prémunir contre l'essoufflement et que rompre avec l'actuel système centraliste est le seul cadre qui pourrait garantir la faisabilité de la plate-forme d'El-Kseur». A force d'arguments, ils ajoutent que «le point 8 de la plate-forme relatif à la satisfaction de la revendication amazighe dans toutes ses dimensions ainsi que le point 11 qui stipule la primauté des instances élues sur les instances exécutives, ne sont praticables que dans un système décentralisé». Mais cela ne semble pas convaincre les opposants qui affirment qu'«adopter cette perspective, c'est remettre en cause le caractère transpartisan du mouvement et le cachet scellé et non négociable de la plate-forme d'El-Kseur». Ces profondes divergences qui sont apparues autour de cet enjeu de taille ont failli faire voler en éclat la cohésion de la Cadc notamment lors du conclave de l'interwilayas de Yakouren au mois de mars dernier. Ainsi, à l'heure où la CIC Béjaïa et la CCC Bouira ont tranché définitivement cette question en optant respectivement pour la conférence nationale et pour la praticabilité de la plate-forme d'El-Kseur, l'important segment des ârchs qu'est la Cadc patine toujours. C'est dire que ces perspectives attirent toutes les convoitises et soulèvent toutes les passions. Sur un autre volet, les coordinations réunies à Timizart ont décidé de reporter pour le conclave ordinaire d'Aïn El-Hammam prévu pour les 17 et 18 juillet, l'entérinement de l'action de la grève générale devant soutenir les sit-in devant les sièges des APC élues le 29 juillet prochain. Une action, rappelons-le qui avait été décidée lors du conclave de Maâtkas pour «déloger» ceux que les ârchs qualifient «d'indus élus».