L'ex-président des Rouge et Noir Décidément, le passage du football algérien au professionnalisme ne fait pas que des heureux, notamment pour l'ex-président des Rouge et Noir, Saïd Allik. L'ex-patron de l'USM Alger, un club géré aujourd'hui par une SPA que chapeaute depuis peu l'homme d'affaires Ali Haddad, s'en est pris ouvertement à l'actuel président de la Fédération algérienne de football. Ainsi, en marge des derniers championnats d'Algérie de natation remportés haut la main par le club sportif amateur de l'USM Alger, que ce soit chez les filles ou chez les garçons, Saïd Allik a clairement fustigé la nouvelle politique menée actuellement par le nouveau club professionnel usmiste à l'égard des différentes sections sportives, avant de désigner clairement comme principal responsable de cette situation, Mohamed Raouraoua. Selon Saïd Allik, à travers ses derniers propos tenus à travers les ondes de la Radio algérienne (Chaîne III), présente sur les lieux de compétition, qui s'était déroulée il y a quelques jours au niveau de la piscine olympique du 5-Juillet, le lâchage actuel de la part de l'USMA / SSPA des sections de judo, de natation, de basket-ball, et d'autres disciplines, sont la conséquence directe de la mise en place très récente du professionnalisme en Algérie. Il est vrai que, hormis le GSP Alger, en l'occurrence l'ex-MCA, beaucoup de disciplines sportives arrivent souvent à joindre les deux bouts, sous le sigle de leurs clubs actuels. Certaines d'entre elles, et non des moindres, ont même fini par rendre l'âme par manque de budget, souvent insuffisant. Des disciplines comme le handball, notamment, sans parler du basket-ball, ont périclité avec le temps, et bien avant la mise en place du football professionnel. Pourquoi, par exemple, aujourd'hui, les équipes seniors de handball messieurs du MC Oran, et même celle de la JS Kabylie, sans oublier le cas du MC Saïda, ne font plus parler d'elles au niveau national, sinon lorsqu'elles déclarent forfait pour cause de crise financière? Certes, Saïd Allik a le droit, et même le devoir d'alerter aujourd'hui les pouvoirs publics face à la situation devenue ingérable sur le plan financier, au niveau d'un club amateur comme celui de l'USM Alger. Mais faut-il aussi rappeler au président Allik que sans l'appui d'une structure comme la Direction de la jeunesse et des sports relevant de la wilaya d'Alger, il y a longtemps que toutes ces disciplines sportives dites de haut niveau, auraient disparu de la scène sportive. Saïd Allik est plutôt la personne la mieux placée aujourd'hui pour savoir que le football bénéficie toujours d'un budget conséquent, contrairement aux autres disciplines. Lui, en tant qu'ex-président d'un club omnisports comme celui de l'USM Alger, savait pertinemment que l'avènement du professionnalisme en Algérie allait inévitablement se faire au détriment de la natation, du judo, et de l'ensemble des autres disciplines sportives. L'Etat a toujours soutenu matériellement et financièrement l'ensemble des sports dits de masse ou de haut niveau. La réforme sportive mise en place à l'époque durant une décennie (1977-1987), a porté ses fruits, avant de montrer ses limites par la suite. Aujourd'hui, il est toujours à la tête d'un club amateur qui n'a absolument rien à voir avec celui qu'il a dirigé pendant une quinzaine d'années, et qui a bénéficié à l'époque d'un budget non négligeable. Un club de football dit professionnel doit nécessairement devenir la propriété d'un véritable investisseur, et non sous la coupe d'un président qui doit souvent quémander à gauche et à droite pour satisfaire aux besoins, toujours grandissants, de son club. Le président Mohamed Raouraoua est -selon nous- un simple exécutant d'une décision politique prise au plus haut niveau de l'Etat et imposée à l'Algérie par la Fifa. Saïd Allik a certainement donné beaucoup de son temps à l'USM Alger, mais aujourd'hui, il ne faut pas qu'il se trompe de cible à son tour, alors que le train est déjà en marche.