C'est désormais l'industriel Ali Haddad qui sera le seul maître à bord. Cette fois, c'est bien fini pour Saïd Allik qui a décidé, sans avoir encore pris le soin de l'annoncer officiellement, de se retirer définitivement de la présidence du CSA/USMA, après un règne de 18 ans à la tête des Rouge et Noir de Soustara. Aujourd'hui, le club algérois existe depuis peu sous une nouvelle entité, en l'occurrence la SPA (société par actions), propriété de l'actionnaire majoritaire à hauteur de 70%, l'industriel Ali Haddad. L'USM Alger entame donc une nouvelle ère, celle du professionnalisme en Algérie. La formation usmiste, version club sportif amateur, aura donc vécu pas moins de dix-huit saisons marquées depuis septembre 1993 à ce jour, par une réussite sportive qui a longtemps projeté sur le devant de la scène footballistique nationale le prestigieux club de la capitale. Dix années durant lesquelles les Rouge et Noir ont évolué le plus souvent aux avant-postes, au sein du championnat de première division, aujourd'hui Ligue 1 professionnelle, dès l'entame de la saison footballistique 2010-2011. L'USM Alger c'est surtout, aussi, ces derniers titres de champion d'Algérie, et plusieurs trophées glanés en Coupe d'Algérie entre les saisons 1995 et 2004. C'est aussi ce nombre incalculable aujourd'hui de tous ces joueurs hors pair qui ont permis à l'USM Alger de jouer pendant plusieurs saisons les premiers rôles, et participer à plusieurs compétitions africaines et arabes. Certes, les Rouge et Noir n'ont jamais connu de consécration ni en Coupe arabe, encore moins dans les différentes compétitions gérées par la CAF. Toutefois, le club de Soustara qui avait comme principal partenaire la Sonelgaz, et aussi quelques sponsors comme soutiens sur le plan financier, a longtemps servi d'exemple à suivre par plusieurs autres clubs ténors du football national. Cependant, au cours des trois précédentes saisons, le président Allik reconnaissait lui-même, à maintes reprises, qu'il ne pouvait plus continuellement gérer un club comme l'USMA, souvent mis en difficulté sur le plan financier. Il est vrai que depuis quelques années, le club phare de Soustara n'arrivait plus du tout à rivaliser sur le plan du marché national avec des équipes comme la JSK, l'ESS et même la JSMB. Un aveu d'impuissance devenu criant au fil des dernières saisons, de la part d'un président usmiste qui pensait chaque fois rendre définitivement le tablier, et passer la main à celui qui serait en mesure de redonner un nouveau souffle à son équipe. Et avec l'avènement récente du professionnalisme, le désormais ex-n°1 des Rouge et Noir ne pouvait espérer mieux à travers la personne de Ali Haddad. Un cadeau tombé du ciel, à vrai dire, d'autant plus que l'actuel patron d'une entreprise aussi crédible et solvable comme Etrhb, a fait ses preuves aujourd'hui. Et cela avait été très vite compris par Allik, à la seule différence que ce dernier pensait pouvoir postuler à un poste équivalent à celui qu'il a toujours occupé pendant 18 ans à la tête du CSA/USMA. Mais la réglementation en vigueur, actuellement, ne le lui permettant pas, Saïd Allik devait choisir, soit de rester comme président de l'ASP/USMA, toujours sous tutelle de la Sonelgaz, soit devenir actionnaire membre du nouveau conseil d'administration de la SPA/USMA. Et au terme de la dernière AG du CSA/USMA, le message de Saïd Allik à l'adresse de l'ensemble des présents à ladite assemblée qui s'est tenue dimanche dernier au niveau du cercle sportif, est clair et surtout sans ambiguïté aujourd'hui: «Dans l'intérêt de l'USM Alger, seul un homme comme Ali Haddad pourra assurer dorénavant l'avenir du club!»Comme quoi, chaque chose a une fin, et celle de Allik a sonné, car il n'en pouvait être autrement. Saïd Allik a fait son temps à la tête des Rouge et Noir, et les fans usmistes doivent désormais tourner la page, notamment après l'entrée dans l'ère du professionnalisme de leur formation attitrée.