Et ça repart, mais dans le mauvais sens... La compagnie nationale Air Algérie, n'est pas encore sortie de la zone de turbulences Mouloud, résident à Bruxelles, dont le vol est prévu à 10h05 était hors de lui hier. 11h30 passées, il ne sait pas encore à quel saint se vouer. «Quand j'ai demandé des renseignements au chef d'escale, il m'a rabroué», déplore-t-il dépité. «Je ne sais pas ce qui se passe ni encore moins quand je pourrai enfin prendre mon vol», regrette-t-il. Omar, un autre passager, qui semble être au courant de la grève n'a pas affiché une mine déconfite, comme Mouloud. Toutefois, un peu contrarié, ce quinquagénaire, médecin de fonction attend depuis 8 h son hypothétique vol vers Genève. Comme lui, des centaines de passagers ont été surpris par cette nouvelle perturbation qui intervient en l'espace de moins d'un mois. A première vue, l'aéroport international d'Alger qui grouille de passagers, a l'allure d'une grande salle d'attente et l'aspect d'un espace aéroportuaire paralysé. La compagnie nationale Air Algérie, n'est pas encore sortie de la zone de turbulences. Loin s'en faut, «une partie importante du personnel navigant commercial, PNC, observe l'arrêt de travail depuis la matinée d'hier», apprend-on auprès du syndicat du personnel. La perturbation a touché les réseaux domestique et international. Des centaines de voyageurs se sont retrouvés hier bloqués à Alger, Oran, Sétif et Annaba et même à Paris, Marseille, Bruxelles et Genève, etc, de l'avis du secrétaire général du syndicat du personnel navigant commercial, Yacine Hamamouch. Le débrayage déclenché très tôt hier, soit vers 4 h du matin, «se veut comme la reprise de la grève du 15 juin dernier», a-t-il indiqué. «90% des 1000 travailleurs parmi les stewards et hôtesses de l'air ont suivi le mot d'ordre de grève, dont le gros de l'effectif se trouve à l'aéroport d'Alger», affirment les membres du collectif. «Les personnels navigants exerçant, notamment au niveau des aérodromes de Constantine et Oran ont fait l'objet de menaces et de harcèlements», dénoncent les syndicalistes. «Ces derniers ont reçu des réquisitions pour prendre en charge les vols commerciaux, alors que ce genre de saisis ne devraient se faire que pour les vols stratégiques conformément à la réglementation», regrette le même responsable syndical. Les négociations qui se sont poursuivies jusqu'aux environs de 21h de la nuit d'hier, ont tourné court. Les pourparlers autour de la revalorisation des salaires, au même titre que les autres personnels navigants, «s'est terminée en queue de poisson puisque les 20% d'augmentation concédés par la direction sont en deçà des exigences des stewards et hôtesses ou le personnel navigant commercial», a fait savoir la même source. «On a de l'argent pour le personnel navigant qui dépasse l'effectif de 9000 mais pas pour le personnel navigant commercial», clament-ils en suspectant le manque de considération à leur égard. «Le steward et l'hôtesse d'Air Algérie reçoivent le plus faible salaire au monde», déplorent les syndicalistes. Toutefois la version de la direction est tout autre. «Air Algérie s'est engagée dans un processus en vue d'un règlement progressif des revendications du personnel navigant commercial en fonction de la santé financière de l'entreprise et des intérêts des employeurs et de la compagnie», a déclaré hier le directeur du personnel au sol d'Air Algérie, Touba Seghir. «Les premiers résultats se sont soldés par l'amélioration des conditions de travail de tout le personnel, l'augmentation de salaire de l'ordre de 20% et le lancement d'un processus de la refonte du système salarial et la hiérarchisation des salaires selon les normes internationales», a-t-il poursuivi. En conséquence de cette nouvelle perturbation, «sur 187 vols domestiques et internationaux et charters prévus pour la journée d'hier, seuls 36 vols ont été réalisés y compris les vols effectués la nuit de 10 à 11 juillet», selon M. Touba. «La compagnie a été contrainte de transférer 4 vols vers les aéroports de Sétif, Oran, Tlemcen et Annaba pour permettre aux passagers de prendre les vols vers Paris», a-t-il ajouté. Jusqu'aux alentours de 11h30, «Air Algérie a pu faire prendre en charge 115 passagers en les orientant vers les deux autres compagnies, Air France et Aigle Azur. Au total sur 13.000 passagers devant prendre les vol d'Air Algérie, uniquement 1700 d'entre eux ont pu effectuer leur voyage», a précisé le même responsable. En assurant que «la compagnie s'engage à prendre en charge en restauration, en nuitées d'hôtel jusqu'à leur embarquement dans les prochains vols, tous ses clients».