A l'ombre d'un arbre, à défaut d'un plongeon dans la grande bleue Le mercure grimpe allègrement dans tout le pays. Des températures relativement élevées variant entre 29 et 43 degrés affecteront, de mercredi à vendredi prochains, les régions nord et sud du pays, a indiqué hier le bulletin météorologique à moyenne échéance de l'Office national de météorologie (ONM). Il est précisé que des orages isolés pourraient se produire les après-midi et les soirées de cette période sur les reliefs de l'intérieur. Ce dernier bulletin météorologique vient confirmer, si besoin est, les bulletins précédents qui n'ont eu cesse d'annoncer depuis quelques semaines des températures élevées atteignant ou dépassant localement les 40°Celsius continueront d'affecter..., des pics de 44°C toucheront les régions de.... indique un bulletin météorologique spécial (BMS), de l'Office national de la météorologie (ONM). Ce sont là le type de flash d'information, diffusé «à chaud et sans jeu de mots», chaque jour, depuis maintenant plus d'un mois. Le citoyen lambda, qui s'en tient, lui à la volonté divine, n'en a que faire, à la rigueur, de ces renseignements scientifiques plutôt précis, puisqu'il vit la canicule au quotidien au travail, dans la rue, dans le transport, chez lui et partout ailleurs. C'est un été caniculaire qui s'annonce donc. Depuis plusieurs jours déjà, le mercure s'affole et les températures ont largement dépassé les moyennes saisonnières dans plusieurs régions du pays. D'ailleurs, l'information de l'ONM annonçant une «baisse sensible» des températures, à partir d'hier, semble aléatoire et contredite par la réalité du terrain qui continue de subir une vague de chaleur qui sévit depuis quelques jours sur les régions du nord et de l'intérieur du pays. Elle devra persister les jours qui suivent, prédit-on même. Une douzaine de wilayas du Nord et des Hauts-Plateaux sont sous le feu d'un soleil implacable qui contribue pernicieusement au réchauffement de la Terre tant décrié et redouté par les spécialistes. Les wilayas de Mascara, Relizane, Chlef, Aïn Defla, Tissemsilt, Blida, Bouira, Constantine, Souk Ahras, Guelma, Skikda et Annaba, sont particulièrement touchées par la canicule. Une vraie descente en enfer. Certaines wilayas ou métropoles régionales tentent, un tant soit peu, d'atténuer les caprice de Dame Nature qui souffle un air chaud venu du Sud avec un taux élevé d'humidité. De bonnes initiatives sont signalées se félicite-t-on. Ainsi, la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) a lancé une louable opération dite «Train-Bain de mer» pour les familles de la ville du Rocher, Constantine, vers la ville côtière de Skikda. Elle accompagne les amoureux de la Grande Bleue qui voudront fuir la canicule de cette métropole pour profiter pleinement de la fraîcheur maritime. Ces vacanciers d'un jour, pourront rentrer chez eux le soir-même, moyennant une contrepartie financière «raisonnable, compétitive et promotionnelle» avec une tarification réduite de moitié pour les enfants de 4 à 10 ans. Donc à vous la mer, les bambins! Il est utile de souligner que la sensation de chaleur varie d'une région à l'autre, selon le facteur d'humidité qui y règne. Un pic de chaleur à plus de 40° dans un environnement sec est plus supportable, car ne provoquant pas de transpiration excessive, qu'une température de 31° dans une région humide. C'est le cas, précisément de plusieurs grandes villes côtières d'Algérie, en particulier Alger, Annaba et Oran, où le taux d'humidité peut atteindre parfois les 90%. Les spécialistes de l'environnement arrivent à la rescousse pour expliquer scientifiquement, cette variation dans la sensation de chaleur sous influence humide. «Le pourcentage d'humidité, appelé humidité relative, disent-ils, indique que «une humidité relative de 60% signifie que l'air contient 60% du maximum de vapeur qu'il pourrait contenir à la température qu'il fait.» Quand l'atmosphère est chargée d'humidité, l'évaporation de la sueur devient plus lente et plus difficile, jusqu'à devenir quasiment nulle avec plus de 90% d'humidité. Aussi, «la sueur colle-t-elle à la peau et le système de refroidissement naturel de l'organisme ne peut plus se faire normalement. La chaleur ressentie est alors plus importante que la chaleur réelle et peut devenir insupportable, jusqu'à provoquer des évanouissements et des coups de chaleur», expliquent-ils.