C'est un défi qui a été lancé par l'Association des arts dramatiques Mahfoud Touahri en 1992. C'est lors de la sortie du premier festival théâtral qu'a été donnée à Miliana la pièce intitulée Ouin Biha.Car pendant cette période, la région de Aïn Defla a enregistré maintes fois des incursions terroristes où plusieurs personnes ont trouvé la mort et d'autres ont reçu des messages menaçants, notamment les profs de français, les journalistes, les comédiens et les artistes. M.Samir Boumaâd, président de l'Association nous dira: «Nous avons vraiment eu de la chance, car on a débuté à une période dangereuse, les répétitions de nos pièces étaient à huis-clos. La peur régnait sur la plupart des membres, notre courage, notre volonté et l'amour pour cet art nous ont donné un second souffle pour une continuité sacrée». L'objet de cette rencontre n'est pas un fait du hasard, car l'Association Mahfoud Touahir et la ville de Miliana sont parfaitement habituées tout au long de leur histoire. Le public théâtral de Miliana sait respecter les belles oeuvres et souhaite en voir davantage. La cérémonie de clôture a été une grande réussite, hier, à la piscine de la ville de Miliana. Des cadeaux, des bouquets de fleurs et des attestations d'honneur ont été remis à l'ensemble des troupes participantes, venues des quatre coin du pays, ainsi qu'une remise de prix aux monologuistes et conférenciers de cette 6e édition, en l'occurrence M.Bouziane Benachour, écrivain et confrère d'El Watan, M.Idris Guergoua, enseignant à la faculté Djillali Liabès à Sidi Bel Abbes, M.Hadj Alim Boualem, ambassadeur de Miliana à Constantine et Yahia Benmabrouk «l'apprenti» qui était absent à cause de sa maladie. L'Association Mahfoud Touahri s'est chargée de cette remise. Au cours de cette cérémonie de clôture, des pièces comiques ont été présentées par Slimane (Haroudi) ainsi que des jeux de prestidigitation par Ammi Brahim d'Hussein-Dey. La scène de la piscine était comblée par les familles, qui savent respecter les belles oeuvres qui leur ont été présentées lors de cette édition tout en admirant le talent des jeunes amateurs qui peuvent arriver à la phase du professionnalisme avec leur sérieux et leur respect. C'est vers minuit que l'édition a été clôturée sous les youyous et les applaudissements du public. En parallèle, l'Association Ziria du chant andalous a animé une soirée andalouse au jardin public jusqu'à 3h du matin, ensuite tout le monde a regagné son camp dans une ambiance en couleur. Le parcours de l'Association Mahfoud Touahri des arts dramatiques est très riche avec un palmarès aux festivals nationaux avec des participations au premier festival du théâtre amateur de Koléa en mars 1993 à Aïn Bénian pour le théâtre pour enfants, dans la 10e édition du festival national du théâtre amateur de Skikda en 1994 avec un prix spécial de Abdelkader Alloula, du festival de Constantine en 1995, à El-Oued en 1997, à Sidi Bel Abbes en 1998, à Koléa en 2000, à Constantine en 2000 avec une meilleure mise en scène, à Mostaganem dans les 25e, 26e, 27e, 28e, 29e et 32e édition du festival du théâtre amateur. Etait présente aussi aux festivals maghrébins comme au 1er festival maghrébin du théâtre amateur de Annaba en 1994 (Masque d'argent), à Oran en 1994 (Meilleur spectacle théâtral), et un Masque d'or à Annaba en 1996, ainsi qu'au festival euro-méditerranée à Mostaganem 2001 et 2002 avec une meilleure représentation. Cela n'a pas empêché la troupe Mahfoud Touahri de participer aux éditions internationales en Egypte en 1993 avec une meilleure participation arabe, à Carthage (Tunisie) en 1995, au Venezuela en 1998 et à Nantes (France) en 2002 avec une pièce Leil lil et Le Roi se meurt. Cette association mérite beaucoup d'encouragement de la part des autorités locales et wilayales, car elle a représenté la région et le pays, dans plusieurs festivals et honoré l'image de l'Algérie.