Les nombreuses réclamations sont restées à ce jour lettre morte. Les jours se suivent et se ressemblent pour de nombreux citoyens de la région de Béjaïa. Contraints à la fronde pour revendiquer l'amélioration de leur cadre de vie, ces citoyens font parler d'eux au quotidien. C'était encore le cas hier. Alors que les habitants des villages de Fenaïa, dans la daïra d'El Kseur ont opté pour la sagesse après la rencontre avec la maire de la commune, ceux de Guendouz ont franchi hier un pas supplémentaire dans la contestation, en procédant à la fermeture du siège de la daïra d'Ighil Ali. En effet, après avoir fermé les locaux de la commune sept jours durant, les habitants frondeurs, dont les revendications ne diffèrent pas de trop de celles soulevées un peu partout au niveau de la wilaya de Béjaïa, sont remontés au créneau franchissant un pas supplémentaire dans leur manière de faire. Les habitants du village de Guendouz relevant de la localité d'Aït R'Zine, dans la région d'Akbou, ont procédé hier à la fermeture du siège de leur APC pour alerter les pouvoirs publics sur les dures conditions de précarité dans lesquelles est plongée leur cité depuis plusieurs années. L'action musclée d'hier s'inscrit dans la logique du silence des autorités concernées qui observent un silence radio quant aux revendications des protestataires liées à l'amélioration des conditions de vie dans leur village. L'eau potable manque, les routes sont dégradées, le gaz de ville est inexistant, le réseau électrique est défectueux et surtout saturé pour devenir source de fréquentes chutes de tension dans leur village ce qui n'est pas sans porter préjudice au quotidien des habitants. Autant d'insuffisances mises en avant par les villageois de Guendouz qui se désolent de voir la partie concernée inscrite aux abonnés absents. Les nombreuses réclamations adressées aux autorités locales et celles de la wilaya pour la prise en charge des doléances sont restées à ce jour lettre morte, affirme-t-on. Il reste à savoir présentement si les manifestants vont trouver une oreille attentive au niveau de la daïra. Faute de quoi, le risque de voir la contestation se déplacer au chef-lieu n'est pas à écarter. Un avertissement sous, entendu pour l'instant. Ces dernières années, l'action musclée s'avère payante à Béjaïa. Conséquemment, le récurent recours à ce mode de protestation s'est généralisé pour toucher pratiquement toutes les localités. Plusieurs fois, la wilaya de Béjaïa a été totalement bloquée et les conséquences engendrées sont incommensurables. Cependant, cela ne semble pas inquiéter le responsable. Jusqu'à quand? La question reste posée et la réponse est chez les tenants du pouvoir local qui doivent franchement réagir un peu plus à défaut de voir la situation virer à l'irréparable.