La grande déception des Brésiliens De manière incroyable, trois des quatre tireurs brésiliens (Elano, André Santos et Fred) ont envoyé leurs tirs au but dans les tribunes. L'Argentine à la trappe, le Brésil idem! Les quarts de finale de la Copa America ont produit une deuxième énorme surprise avec l'élimination du double tenant du titre, tombé face au Paraguay dans la même loterie des tirs au but (0-0 a.p., 2-0 t.a.b.). Le Paraguay, qui n'avait plus atteint le dernier carré depuis 1989, rencontrera le Venezuela. De manière incroyable, trois des quatre tireurs brésiliens (Elano, André Santos et Fred) ont envoyé leurs tirs au but dans les tribunes, et Thiago Silva a vu le sien repoussé par Villar. Le gardien des Guaranis a été le héros de la soirée, en état de grâce: il s'est interposé sur une frappe vicieuse de Ganso (67e) ou des tirs à bout portant de Pato (73e, 82e) et Lucio (33e), ce dernier arrêté avec... les parties intimes. Justement, le Paraguay luttait avec ses principales qualités de sacrifice, d'abnégation. Bousculé par la vitesse brésilienne, il multipliait les fautes pour la court-circuiter. «Nous ne devons pas rentrer dans ce jeu», avait prévenu Robinho. En prolongation, une altercation débouchait néanmoins sur l'exclusion, de part et d'autre, de Lucas Leiva et Alcaraz (103e). Et le maître-mot de «patience» martelé par les Brésiliens durant le tournoi se diluait dans la précipitation. Les Guaranis n'ont jamais inquiété Julio Cesar, hormis dans les toutes dernières minutes. Et dans l'épreuve fatidique. Pourtant, ce n'était plus l'insipide Seleçao qui avait arraché un point aux solides Guaranis huit jours avant (2-2). Mano Menezes répétait après chaque match que son équipe progressait. Ce fut encore le cas, dans le jeu, par rapport à sa victoire sur l'Equateur (4-2). Après avoir été efficace en marquant quatre buts, le Brésil s'est révélé plus séduisant, sans concrétiser. Avec cette Seleçao-là, ce n'est donc jamais fromage et dessert. Pourtant, pour la première fois du tournoi, le quatuor offensif proposait quelques beaux mouvements, du vrai «jogo bonito» s'achevant par des frappes de Neymar au-dessus (7e), frisant le poteau (27e), sauvée par Alcaraz (49e). Le jeune attaquant à la crête ne se contentait plus de tricoter. Ses prises de balle portaient le danger dans la défense adverse. Rien à voir avec le joueur se regardant jouer dans ce même stade de La Plata contre le Venezuela (0-0). Touché, il était remplacé par Fred (80e). Renaissance aussi pour Robinho, auteur de remontées de balle et de décalages intéressants, et revenu à son meilleur niveau, dans une position de neuf et demi. Ramires constitue l'autre grande satisfaction chez la «Canarinha»: défensivement propre, le milieu montrait davantage d'autorité qu'auparavant et démontrait ses qualités dans la perforation. Ganso en revanche est resté énigmatique, alternant passes lumineuses et passages à vide, tandis que Maicon, si impressionnant contre l'Equateur, se fourvoyait dans le déchet. Du coup, les belles séquences demeuraient éparses, et le match plongeait régulièrement dans l'ennui. Jusqu'à la loterie des derniers frissons.