Toutefois, il y a eu quelques fausses notes à l'image des sorties prématurées de l'Argentine et surtout celle du Brésil éliminé par un Paraguay qui, à défaut de remporter le titre tant convoité, fait tout pour quitter la compétition sur une note positive. Après l'Argentine, le Brésil, double tenant du titre, s'est fait éliminer dès les quarts de finale de la Copa America par le Paraguay aux tirs au but dimanche soir à La Plata. L'élimination du Brésil, qui a remporté quatre des cinq dernières éditions du tournoi continental, représente la deuxième sensation de ces quarts de finale, après celle de l'Argentine, le pays hôte, défait samedi par l'Uruguay, déjà aux tirs au but également (1-1 a.p. 5-4 t.a.b.). Ce sont de telles surprises qui font le charme du sport en général et du foot en particulier. N'est-ce pas ce qui justifie cette glorieuse incertitude du sport et qui fait que l'on dise que le football n'est pas une science exacte ? Il y a longtemps que l'on n'avait pas vu cela : une équipe de seconde zone tenir tête ou battre une autre de l'élite avec une telle aisance et sur un tel score. Assurément, cela traduit un certain nivellement des valeurs par le bas sans doute, mais surtout les «grandes équipes» devraient se remettre en cause. Nécessairement. Une telle défaite ne devrait pas être passée par pertes et profits. Tant il est vrai qu'il n'y a pas de défaites si lourdes soient-elles qu`on ne puisse en tirer profit... Mis dans les bons couloirs, Brésiliens et Argentins, qui évoluaient chez eux, misaient tout sur le sacre final pour être le futur roi d'Amérique du Sud. Tout plaidait en leur faveur, car au-delà du fait qu'ils jouaient chez eux pour les Ciel et Bleu, les Brésiliens, qui visaient leur 3e consécration de rang, évoluaient chez l'ennemi juré. La bande à Sergio Batista n'a pu réaliser son rêve ni celui de ses milliers d'inconditionnels : mettre fin au règne brésilien. Mais l'Argentine, une équipe constellée de stars mondiales, éliminée sans gloire, n'a pu marcher sur les traces de la saison 1993, date du dernier succès albiceleste dans cette Copa America. A l'heure du décompte, on a donc pour la finale, les oppositions Uruguay contre le vainqueur des demi-finales à savoir Paraguay-Venezuela. Il n`est alors pas exclu de retrouver le clasico Uruguay-Paraguay. Ce serait alors un tour de passe-passe du destin. Mais, n'allons pas vite en besogne et attendons de voir. Le football a une météo si peu prévisible qu'il serait hasardeux de s'aventurer sur la voie des «si», même si, encore une fois, l'on redit que le football n'est pas une science exacte, il est rationnel. A. L.