La joie des riverains et des commerçants, indicateur indéniable de la réussite de la saison estivale 2003. Depuis le début des événements dans la région en 2001, Béjaïa n'avait pas connu une affluence d'estivants aussi importante que celle de cette saison. Il faut reconnaître que plusieurs invitations ont été lancées à travers la presse écrite et audiovisuelle de la part des autorités aux opérateurs. Le baromètre aidant, la ruée vers les plages est aujourd'hui effective. Les estivants des wilayas limitrophes de Bordj Bou-Arréridj, M'sila, Sérif qui ont leurs préférences pour les plages de la côte-est (Melbou, Souk El-Thenine, Tichy, Aokas) arrivent par bus, voitures, voire même à vélo; les Béjaouis, quant à eux, ont tendance à rejoindre la côte ouest (Boulimat, Sakket, Ach El-Baz, Ouedas) ; bien que l'une n'ait rien à envier à l'autre, c'est ainsi ! A la beauté des rivages qu'offre la nature, s'ajoute la sécurité ; un important dispositif mobilisant des moyens humains et matériels conséquents sur 22 plages a été installé par la direction de la Protection civile. En effet, 139 postes de surveillance sont installés, tous dotés de moyens de communication, ajoutés aux 24 agents professionnels, 120 surveillants de baignade saisonnière sillonnent les plages. Par ailleurs, 6 zodiacs, 3 ambulances, 1 véhicule de liaison et 10 réanimateurs ont été réquisitionnés à cet effet. Concernant la qualité des eaux de baignade, un sujet d'actualité, Béjaïa qui n'est pas un pôle industriel très important reste toutefois confrontée aux rejets urbains puisque tous les oueds, les eaux urbaines et industrielles sont déversés dans la mer. Les analyses physico-chimiques des eaux de baignade effectuées ne révèlent aucun danger, mais cela n'a pas empêché le premier magistrat, R.Fatmi, de tenir une réunion en cette fin de semaine avec les chefs de daïra et présidents d'APC de la wilaya afin de donner des instructions fermes pour que ces derniers prennent toutes les mesures nécessaires afin d'éviter toutes les épidémies ou les contaminations, nous apprend-on. Sur les 31 plages que compte la wilaya, seules les plages dites : les Falaises à Melbou, Les grottes merveilleuses à Aokas, Tassift à Tichy et Bougie-Plage à Béjaïa sont interdites à la baignade comme ce fut le cas durant les années précédentes, les deux premières plages pour des raisons de sécurité, et les deux autres pour des raisons de pollution. Lors de notre passage dans ces villes côtières, nous lisions la satisfaction des riverains et des commerçants ; ces derniers ont vu déjà leur chiffre d'affaires augmenter dès la première quinzaine de juillet. Les régions balnéaires ont repris leur animation. Toutefois nous déplorons l'absence des toilettes, des douches, aussi que des cabines de déshabillage sur toutes les plages pourtant réglementées par le décret n°85-13 du 25 janvier 1985 qui fixe les conditions d'utilisation des plages, surtout au moment où toutes les épidémies des siècles antérieurs sont réapparues. Est-ce le retard dans l'application du décret qui a permis aux épidémies de se réactiver? Dix-huit ans après la promulgation du décret, aucune commodité n'a pu être offerte au public, ni aucun exploitant ne s'est vu pénaliser par les services concernés. Les réponses à ces interrogations démontrent le retard accumulé dans le secteur touristique avec l'apparition des maladies que l'on pensait éradiquées.