Les Palestiniens sont déterminés à engager la bataille de l'ONU Les Palestiniens semblent avoir trouvé la brèche pour contourner le veto américain. Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël, enlisées depuis neuf mois, les Palestiniens comptent demander à l'ONU l'admission de l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies en septembre. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé samedi à l'ouverture d'une réunion de l'ensemble des représentants diplomatiques palestiniens à Istanbul, que les Palestiniens se rendraient à l'ONU pour demander l'adhésion d'un Etat de Palestine en raison de l'intransigeance d'Israël sur la question des colonies et de son refus de négocier sur la base des lignes de 1967. Dans le but de dissuader les Palestiniens d'aller au bout de leurs actes, l'Etat hébreu, qui compte sur le veto des Etats-Unis, cherche à prendre les devants en jouant la carte de l'intimidation. Effectivement, les Palestiniens semblent avoir trouvé la brèche pour contourner le veto américain, qui constituait jusque-là une carte maîtresse pour l'obtention du feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies. En manque d'inspiration, et après l'échec de ses tentatives d'intimidation, voilà Israël qui «étudie» la possibilité d'abroger les accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne. Citant des responsables anonymes, le quotidien israélien Haaretz précise que Yaakov Amidror, le directeur du Conseil de sécurité nationale, un organisme consultatif, examine la possibilité d'une annulation des accords d'Oslo conclus en 1993. «Une déclaration unilatérale (des Palestiniens) à l'ONU signifierait la fin des accords d'Oslo ainsi qu'une violation de tous les accords signés jusqu'à aujourd'hui», a affirmé Yaakov Amidror selon le journal. «Israël ne serait plus lié par ces accords signés avec les Palestiniens durant les 18 dernières années», a-t-il estimé. Dans ce sens, et selon la logique israélienne, les Palestiniens mettraient en jeu, et surtout en danger, leur autonomie. Mais Israël devrait savoir que pour les Palestiniens, les accords d'Oslo ne sont plus en vigueur. En réaction aux déclaration rapportées par Hareetz, Saëb Arekat, membre de l'Organisation de libération de la Palestine, indiquant que les violations et agressions commises quotidiennement par l'occupant israélien dans les territoires palestiniens «ont déjà mis à mort les accords d'Oslo» de 1993. «Si Israël avait respecté les accords d'Oslo, la Palestine aurait obtenu son indépendance et la colonisation de nos territoires aurait été éliminée», a-t-il déclaré à la presse. Les pratiques répressives d'Israël et ses agressions quotidiennes «ont annulé effectivement les accords d'Oslo et ce depuis de longues années», a expliqué M. Arekat. Cela dit, Haaretz indique que l'annulation éventuelle des accords d'Oslo constitue une des options étudiées par Yaakov Amidror, mais que cette possibilité n'est pas pour le moment celle qui a le plus de chance d'être adoptée. Allant plus loin, des députés de droite israéliens ont suggéré qu'Israël annexe les colonies de Cisjordanie en réponse au projet palestinien à l'ONU. Mais, selon Haaretz, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est opposé à une telle initiative. Sereins dans leur démarche, les responsables palestiniens font valoir que leur demande à l'ONU d'admettre un Etat palestinien sur les frontières de 1967 est conforme aux accords d'Oslo instituant l'Autorité palestinienne jusqu'au terme d'une période intérimaire (de cinq ans), qui a expiré depuis des années. 117 pays reconnaissent l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967, et bien d'autres, au sein de l'assemblée générale, pourraient suivre leur exemple, et c'est ce que redoute Israël. Surtout qu'au sein de l'Assemblée générale, les décisions sur des sujets importants tels que l'admission de nouveaux mem-bres sont prises à la majorité des deux tiers alors que les décisions sur les autres sujets le sont à la majorité simple.