Dans quatre jours, le Conseil de Sécurité de l'ONU se réunira, offrant au monde une chance de soutenir une nouvelle proposition qui pourrait mettre fin à des décennies d'échecs des pourparlers de paix israélo-palestiniens. Plus de 120 nations du Moyen-Orient, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine ont déjà approuvé cette initiative, mais le gouvernement de droite d'Israël et les Etats-Unis y sont férocement opposés. L'Europe est encore indécise, mais une pression publique massive pourrait la pousser à saisir cette occasion unique de mettre fin à 40 années d'occupation militaire. C'est en ce sens que les palestiniens étaient «contraints» de demander à l'ONU l'adhésion d'un Etat de Palestine à cause du refus d'Israël d'arrêter la colonisation et de négocier sur la base des frontières de 1967. «Nous allons aux Nations unies parce que nous y sommes contraints et ce n'est pas une action unilatérale», a déclaré M. Abbas à l'ouverture d'une réunion de l'ensemble des représentants diplomatiques palestiniens à Istanbul, ajoutant : «Ce qui est unilatéral, c'est la colonisation israélienne». «Avec Netanyahu, nous ne sommes pas parvenus à revenir aux négociations à cause de son refus de négocier sur les frontières de 1967 et d'arrêter la colonisation», a-t-il expliqué dans un discours, en présence du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. «Notre premier, deuxième et troisième choix, c'est le retour aux négociations», a-t-il répété. «Pour obtenir des résultats significatifs, nous devons parler d'une seule voix», a estimé le président palestinien, assurant que la décision d'aller à l'ONU faisait l'objet d'un large consensus, «du Fatah au Hamas». «Inchallah la réconciliation palestinienne aboutira avant que nous allions à l'ONU», a-t-il souhaité, en référence à la réconciliation conclue le 27 avril entre les deux mouvements, actuellement dans l'impasse. Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël, enlisées depuis neuf mois, les Palestiniens comptent demander à l'ONU l'admission d'un Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale annuelle des nations unies en septembre.