Loin des propos des uns et des autres, la session du samedi et dimanche prochains déterminera le véritable poids des deux parties en conflit. Quelle crédibilité aura la session extraordinaire du comité central du FLN qui se déroulera les 30 et 31 juillet prochains? à quelques jours de cette date qui s'annonce décisive, la guerre des déclarations fait rage dans la maison du Front de libération nationale entre les redresseurs et la direction actuelle. Cette session est un non-événement pour les redresseurs qui ont décidé de la boycotter. De leur côté, les membres de l'instance exécutive considèrent que l'absence des acteurs du mouvement ne portera aucun préjudice au déroulement des travaux de cette session. Mohamed Seghir Kara, porte-parole du mouvement de redressement, a déclaré hier à L'Expression que des «poids lourds» du FLN ont décidé de faire l'impasse sur cette session qui ne ne présente aucun événement à leurs yeux, a-t-il dit. M. Kara a réitéré la position affichée par les redresseurs quant à la nécessité d'assainir ce comité central «des parasites» qui ne répondent pas aux conditions du règlement intérieur du parti. Le même interlocuteur affirme, également, que plus de 100 membres s'inscrivent dans cette même position. A savoir, si l'absence de ces personnalités remettrait en cause la crédibilité des travaux de cette session, M. Kara est allé loin dans ses propos. «Il ne faut pas plutôt parler de la crédibilité de la session, mais de celle du secrétaire général du parti. Quelle crédibilité reste-il pour M. Belkhadem?», s'est-il interrogé. Et d'enchainer: «Les membres de la session eux-mêmes manquent de crédibilité, comment peut-on parler de la crédibilité de la session?» Sollicité à commenter l'ordre du jour de cette réunion, M. Kara annonce qu'au FLN, on rate toujours l'occasion de se coller aux sujets de l'actualité nationale, tout en affichant que cela ne l'intéresse guère. «La priorité est de régler les conflits internes. L'urgence est de trouver des solutions à des dizaines de mouhafadhas et kasmas qui sont ébullition et qui souffrent justement du problème de légitimité. Les dossiers qui font l'actualité nationale sont liés à la situation sociale, politique et économique de l'Algérie, à la situation régionale et non pas à la guerre des places dans les listes électorales qui seront présentées lors des prochaines élections législatives», a-t-il dit encore. A ces déclarations, Kaci Aïssa, porte-parole du FLN, annonce qu'il regrette que des membres du comité central boycottent encore une autre fois cette session. La même source a dévoilé, à L'Expression hier, qu'elle aurait souhaité que les redresseurs, y compris MM Kara et El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, y assistent et exposent leurs problèmes devant les membres du comité central. «Il est regrettable de constater, encore une fois, l'absence des membres du comité central. Nous avons invité tout le monde y compris ceux dont l'adhésion a été gelée. Nous voulons leur offrir la possibilité de s'exprimer directement devant le comité central. Cela est un signe de bonne volonté, de notre part, d'aller vers un dialogue sérieux. Les problèmes ne peuvent être réglés que dans ce cadre-là», a-t-il dit. Et de contester le chiffre des membres qui seront absents à la réunion du samedi prochain. «Ils seront au maximum 15 à boycotter les travaux de la session. Ce n'est pas énorme. Cela ne portera aucune préjudice aux résultats de cette session». En guise de réponse aux propos de M. Kara qui remet en cause la crédibilité de ses membres, M. Kaci Aïssa s'interroge: «D'où tirent-ils (les redresseurs, Ndlr) leur légitimité? Parler de l'illégitimité ou manque de crédibilité des membres du comité central, c'est remettre en cause leur statut dans la mesure où ils ont été élus par le même congrès», a-t-il expliqué. Une chose est certaine, l'heure de vérité sonne pour les deux parties. Chaque partie joue à fond ses cartes pour faire valoir «sa cause». Loin des déclarations des uns et des autres, la session du samedi et dimanche prochains déterminera le véritable poids des deux parties en conflit.