Le syndicat de Sonelgaz a décidé d'une grève générale de 3 jours pour le mois de septembre . Le débrayage s'accompagnera d'interruption de la fourniture des deux énergies que sont le gaz et l'électricité, c'est ce qui ressort de la réunion extraordinaire des deux conseils (syndicat national et le comité de participation de Sonelgaz) tenue hier au niveau du siège de l'Ugta en présence de Sidi-Saïd. Les travailleurs rejettent en bloc la restructuration de Sonelgaz telle que préconisée par le ministère de l'Energie et des Mines, la privatisation de l'opérateur système ainsi que la forme d'investissement en production qui n'intègre pas les nouvelles constructions de centrales de production dans le Holding. En outre, le syndicat revendique «le maintien d'une seule filiale de production, le maintien d'une seule filiale de distribution, l'intégration de l'opérateur système à la filiale du transport d'électricité, permettre à Sonelgaz d'investir conformément à la nouvelle loi sans ingérence ou blocage, la finalisation des dossiers en cours de négociation en matière de salaire et régime indemnitaire». En d'autres termes les travailleurs de l'une des plus prestigieuses entreprises d'Algérie accusent la tutelle de l'avoir empêchée de voler de ses propres ailes. Lakhdar Badredine, secrétaire national chargé des affaires économiques, a rappelé que Sonelgaz est «l'une des entreprises algériennes les plus sérieuses, sa quittance étant admise comme certificat de résidence». De son côté, Abdelamdjid Sidi-Saïd, SG de l'Ugta a apporté son soutien au mot de grève et a promis d'aller au charbon «avec intelligence, doigté, et fermeté». Enrobant son discours dans la veine nationaliste, Sidi-Saïd lance à la cantonade la question. Pour le responsable syndical, «en allant de réformes en réformes, nous nous sommes retrouvés finalement devant un échec». Les applaudissements fusent évidemment dans une salle surchauffée. L'orateur ajoute que «les réformes nous ont menés à la destruction du tissu économique». Sur sa lancée, il cite «le Pnud qui a mis dans un classement honteux notre pays». «L'économie de marché ne signifie pas bradage et mise à genoux de l'entreprise algérienne», a-t-il dit encore. Sidi Saïd voit se profiler un avenir sombre: «L'électricité et le gaz n'arrivant pas aux citoyens, demain ce sont les entreprises qui en pâtiront en premier et c'est l'ensemble de l'activité économique qui risque d'être définitivement mise à genoux.» Chaleureusement ovationné, Sidi Saïd renouvelle son engagement : «Nous serons avec vous dans la grève, nous refusons, a-t-il ajouté, que Sonelgaz, un des piliers de notre souveraineté, soit bradée.»L .G.