Le mois de septembre ne sera pas “sombre”, puisque les centrales de production d'électricité ne seront pas à l'arrêt et la distribution ne sera nullement perturbée. Les 32 000 travailleurs de Sonelgaz ne débrayeront pas pendant trois jours, comme annoncé par le conseil syndical de l'entreprise, le 19 juillet dernier. La levée de la menace de grève est intervenue avant-hier, à l'issue de la troisième réunion regroupant le ministre de l'Energie et des Mines et son staff avec les responsables du syndicat de l'entreprise. En effet, M. Chakib Khelil a finalement accédé aux revendications des employés du groupe Sonelgaz. À en croire le secrétaire général du syndicat d'entreprise, le ministre a marqué un net recul par rapport à la résolution du 13 juillet, laquelle résolution esquissait la filialisation des activités de base de Sonelgaz. À cet effet, l'assemblée générale du groupe de Sonelgaz se tiendra demain au siège du ministère sous la présidence de Chakib Khelil, en présence des ministres des Finances, de la Participation et du délégué à la planification, ainsi qu'un cadre de la présidence de la République, en tant que représentants de l'Etat, propriétaire du groupe. L'AG entérinera l'accord passé samedi dernier entre le ministre et le secrétaire général du syndicat et annulera de fait le projet de “bradage” de Chakib Khelil qui prévoyait purement et simplement le démembrement de l'ensemble des branches d'activités du groupe et, par voie de conséquence, la disparition du fleuron de l'industrie de l'énergie électrique. Toutefois, l'accord auquel sont parvenues les deux parties prend en charge l'ensemble des doléances des travailleurs. “Nous sommes très à l'aise aujourd'hui, on est parvenu à un compromis avec le ministère. Le ministre a finalement décidé de régler le conflit à l'amiable et conformément à la loi du dialogue”, a affirmé le SG du syndicat, Achour Teli, qui annoncera également l'annulation de la grève qui était prévue pour le début du mois prochain. “Il n'y aura pas de grève, tout est rentré dans l'ordre. On attend seulement l'annulation officielle du projet de filialisation lors de l'assemblée générale prévue pour demain mardi”, a-t-il déclaré. L'accord signé entre les deux parties après trois réunions de “réconciliation”, tenues les 3, 18 et 23 août, stipule clairement l'annulation de la résolution du 13 juillet. Ainsi donc, les activités production, transport d'électricité et de gaz seront, chacune d'elles, maintenues avec une seule filiale. Le même accord met également en avant le fait que la distribution continuera à fonctionner avec une seule filiale, ornée de trois directions régionales autonomes. Sur le plan investissement, le procès-verbal fait état de la relance des projets d'investissement et de la construction de nouvelles centrales électriques. Il s'agit, en effet, du projet de la centrale de Skikda de 723 mégawatts, de Arzew de 330 mégawatts et celui de Aïn Beïda de 360 mégawatts. Pour rappel, le conseil syndical avait lancé parallèlement des regroupements régionaux des sections syndicales de l'ensemble des unités de production et de distribution à travers le pays et ce, pour préparer la grève générale de trois jours de septembre dans le cas où le ministre aurait maintenu contre toute attente son projet. Les réunions régionales ont été soldées par l'adhésion totale des travailleurs à la démarche du syndicat, à savoir le débrayage général. Cependant, du moment que le ministre de l'Energie et des Mines a revu sa copie et a répondu favorablement aux doléances du partenaire social, le pays ne sera pas paralysé. Les 32 000 travailleurs assureront leur mission habituelle de fourniture d'électricité. Le recul de Chakib Khelil, après le retrait du projet de filialisation de Sonelgaz, n'est-il pas lié à l'enjeu électoral, sachant qu'il fait partie du cercle des ministres proches du président de la république qui activent pour assurer un second mandat à M. Abdelaziz Bouteflika ? En fait, Khelil vient d'essuyer un deuxième revers, après le gel du projet des réformes de Sonatrach. Présidentielle oblige ? R. H.