La session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa, ouverte hier, a été marquée par un incident entre les élus de la majorité et les membres de l'exécutif, à leur tête le wali. La proposition faite par le président APW de faire lecture d'une déclaration avant le début des travaux, n'a pas été du goût de l'exécutif et des élus du FLN qui, spontanément, ont quitté la salle avant de la retrouver quelques minutes pus tard. Cet incident aurait pu être anodin, si le contenu de la déclaration n'avait pas été porteur d'un certain nombre d'accusations portées à l'endroit des représentants du pouvoir. Ce retrait inattendu trouvera, donc, sa réponse dans le contenu du document de trois pages qui portait sur la situation générale du pays. Si pour le wali et son exécutif, la décision de retrait semble être motivée par leur rejet en bloc de cette déclaration, il n'en est pas de même pour les élus du FLN qui contestent tout simplement le fait qu'ils ne soient pas associés à sa rédaction. Se montrant surpris que l'ouverture des sessions «soit toujours placée sous le signe de la douleur», les rédacteurs du document reviennent sur toutes les catastrophes qui ont touché récemment le pays avant de s'insurger: «Plus grave encore, ceux censés apporter aide et assistance aux sinistrés, se sont illustrés par leur absence puis par leur arrogance.» «Il ne faut surtout pas les déranger dans leur confort, ni les extraire de leurs manoeuvres de succession», estiment les élus du FFS, mais ajoutent-ils encore «l'Algérie réelle et profonde s'est mise en mouvement», ce qui reste à leurs yeux un signe qui «prouve que l'espoir porté par les jeunes et moins jeunes, pour une Algérie meilleure existe». Le constat fait, les élus de l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa affirment que «la situation ne cesse de dégénérer de jour en jour», en relevant qu'aujourd'hui «on assiste à l'organisation d'une grande confusion politique» marquée, selon la majorité à l'APW, par la «résurgence des archaïsmes et la promotion de faux acteurs», le tout sur un fond de «réactivation du vieux schéma de la bipolarisation élaborée au début de la décennie dernière». Les rédacteurs citeront ensuite, un certain nombre d'exemples qui illustrent à leurs yeux «la déliquescence généralisée», avant de s'interroger plus loin «si ce n'est pas là une façon de garantir une disponibilité sociale aux extrémistes de tous bords». Abordant les question du développement local, les élus du FFS, soutenus indirectement par les indépendants, puisqu'ils n'ont pas quitté la salle, déclarent «n'avoir bénéficié à ce jour d'aucun effort financier» en soutenant que «l'embellie ne profite pas aux citoyens». En conclusion, ils interpellent les décideurs «sur les risques d'embrasement réels qui pèsent sur notre pays».