le FLNC a revendiqué l'attentat. Deux charges explosives de forte puissance ont gravement endommagé la Trésorerie générale et la Direction régionale des douanes de Nice dans la nuit de samedi à dimanche. La première explosion s'est produite vers 2h30 du matin à la Trésorerie générale. Dix minutes plus tard, avant même que les services de sécurité n'aient eu le temps de réagir, ni les Niçois de revenir de leurs émotions, une seconde explosion beaucoup plus puissante ravageait la Direction des douanes, occupant un autre côté du même bâtiment et donnant sur une rue étroite où les dégâts ont été considérables. Selon de nombreux témoins, la seconde explosion aurait pu être meurtrière en raison du grand nombre de personnes qui étaient sorties dans la rue, alarmées par la première déflagration. Le pire, donc, a été évité miraculeusement. Le dernier bilan des victimes de ces explosions, annoncé par le sous-préfet Abdel Aïsssou, fait état de 16 personnes blessées ou choquées. Certaines personnes blessées, profondément touchées par des éclats de verre, ont dû être hospitalisées. La double explosion a causé des dégâts importants dans tout le quartier de la Trésorerie, situé en centre-ville à proximité de l'hôpital Saint-Roch. Les enquêteurs estiment, dans leurs premiers constats, que les attentats sont l'oeuvre de professionnels au regard de la puissance des charges utilisées. En effet, des vitres et des vitrines ont volé en éclats sur plusieurs centaines de mètres, des commerces ont été entièrement détruits et des voitures en stationnement criblées d'impacts. En l'absence de toute revendication, les enquêteurs restent très prudents sur l'origine des explosions. Sur place dans la nuit, le procureur de la République Eric de Montgolfier, le sous-préfet Abdel Aïssou et les hommes de la PJ se sont refusés à évoquer la moindre piste, notamment la piste corse à laquelle beaucoup pensent pourtant à Nice, une ville en effet pas très éloignée de l'Ile de Beauté. En effet, ce même bâtiment a déjà été la cible des autonomistes insulaires dans le passé. En janvier 2003, une charge déposée devant la porte de la trésorerie avait fait long feu et avait pu être neutralisée sans provoquer de dégâts. Cette action avait été revendiquée au nom du Front de libération national de la Corse (FLNC). La piste islamiste, principalement celle d'Al-Qaîda, au début, n'avait pas été écartée non plus. Ce sont, en effet, les membres de cette organisation terroriste qui, depuis le 11 septembre 2001, ont systématiquement recours aux double et triple attentats simultanés dans une même ville, comme cela a été récemment le cas au Maroc et en Arabie Saoudite. L'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden est également une des rares à commettre des attentats dans le but de faire le maximum de victimes et de dégâts en évitant de prévenir les autorités quelques minutes ou heures avant que n'advienne la déflagration. A l'heure où nous mettons sous presse, nous apprenons que le FLNC vient de revendiquer l'attentat, selon le préfet de Nice, qui ne précise pas si la revendication est authentifiée. La France est depuis des années confrontée au phénomène du terrorisme, aussi bien à cause de la question corse que du fait de la présence de nombreux islamistes intégristes réfugiés sur son territoire.