La ville de Tizi Ouzou a été réveillée, hier, par une forte explosion survenue à 5 heures du matin, passées de quelques minutes. Il s'agit d'un attentat kamikaze qui a ciblé un des commissariats de police se trouvant au centre-ville de Tizi Ouzou et abritant les bureaux des RG (renseignements généraux), non loin du siège du secteur militaire. Au dernier bilan, confirmé par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, l'attentat a fait quelque 25 blessés, légers pour la plupart. Selon les témoignages recueillis sur place, il s'agit d'un fourgon de type Renault trafic bourré d'explosifs qui s'est introduit dans l'enceinte de la bâtisse et quelques secondes après, une forte détonation a été entendue à travers toute la ville. Outre le bâtiment en question qui a été partiellement soufflé, les immeubles voisins ont subi d'importants dégâts matériels et pas moins d'une quinzaine de familles, dont les habitations ont été sérieusement endommagées, ont dû être prises en charge pour être relogées ailleurs. Les commerces et autres édifices publics se trouvant à la rue parallèle au boulevard Abane Ramdane ont subi des dégâts qui les ont empêché de travailler durant la journée d'hier. C'est le cas de l'agence BDL (Banque de développement local) et une partie de l'édifice abritant les bureaux de la CRMA (Caisse régionale de la mutualité agricole). A la première heure de la matinée, le ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, et le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, se sont rendus sur les lieux de l'attentat et rendu visite aux blessés, dont la plupart sont des civils habitant le quartier limitrophe. Sur place, les deux responsables de l'Etat ont tenu un point de presse où ils ont expliqué les circonstances de ce drame et fourni le bilan officiel des pertes occasionnées. Le ministre a ainsi fait savoir que le nombre de policiers blessés n'est que de quatre dont un seul a été déclaré dans un état relativement grave. Les premiers éléments de l'enquête, qui a été immédiatement ouverte font laissent conclure qu'heureusement le kamikaze a raté sa manœuvre le moment de l'explosion, sinon les dégâts auraient été beaucoup plus importants, sachant qu'à bord de ce véhicule il y avait une très forte charge de TNT. Pour le ministre de l'Intérieur, «à travers cet attentat, les terroristes du GSPC veulent riposter à l'arrestation d'un émir de la région qui a eu lieu récemment, en l'occurrence, Mourad Seghir de Baghlia, dans wilaya de Boumerdès». Après la wilaya de Bouira où deux attentats à la bombe ont été enregistrés en l'espace de trois jours, la semaine dernière, les sbires du GSPC, se revendiquant aussi de la branche d'El Qaïda pour les pays du Maghreb, viennent de prendre pour cible la ville de Tizi Ouzou. L'attentat kamikaze d'hier a eu lieu en dépit du dispositif sécuritaire dans toute la région qui a été remarquablement renforcé depuis plusieurs semaines, sachant que les terroristes préparaient un attentat. Durant toute la matinée d'hier, la circulation automobile a connu des perturbations à travers plusieurs points et ce n'est qu'en début de l'après-midi que la situation s'est normalisée. Sans tarder, la société civile a énergiquement condamné cet acte barbare et abject, notamment le mouvement associatif et la classe politique.