Environ 2000 personnes ont pris part samedi soir à Rabat à une marche initiée par le mouvement du 20 février pour réitérer les revendications de changement au Maroc sur les plans politique, social et économique, a-t-on constaté sur place. La manifestation qui s'est ébranlée à 22 h GMT après les prières nocturnes de Tarawih (Prières surérogatoires) du quartier populaire «El Akkari» en direction du parlement marocain intervient une semaine après le discours du roi dans lequel il s'est prononcé pour la tenue rapide d'élections législatives. Les manifestants qui ont été quelquefois perturbés par des contre-manifestants pro-pouvoir n'ont pas cessé durant plus de deux heures de scander notamment «mamfakinch» (nous n'allons pas nous arrêter), allusion aux principales revendications du mouvement dont une monarchie parlementaire, la chute du despotisme et la fin de la corruption. Arrivés au centre-ville de Rabat, les manifestants qui regroupaient des sympathisants du parti islamiste Al-Adl Oual Ihsane (Justice et bienfaisance, non agréé mais toléré), des militants des droits de l'homme et de partis de gauche notamment Annardj Addimocratti, du Parti socialiste unifié (PSU) ainsi que des citoyens ont crié «liberté, liberté», «dignité, dignité» et «vive le peuple». Les «Jeunes du 20 février» prévoient d'organiser chaque samedi soir, durant le mois de ramadhan, des marches et des rassemblements pour maintenir la mobilisation et réaffirmer leurs revendications qui, selon eux, n'ont pas été satisfaites, a-t-on indiqué auprès d'animateurs de ce mouvement contestataire né, il y plus de cinq mois, dans le sillage des révoltes dans certains pays arabes.