Le Ramadhan audiovisuel continue de nous faire découvrir, après chaque ftour, son lot de catastrophes. Si Caméra Chorba 2 a retrouvé sa vitesse de croisière, avec un générique complet et des épisodes moins coupés, Djemaï Family continue de nous surprendre par la qualité médiocre de ses histoires. Mais qu'est ce qui est passé dans la tête «baroque» des producteurs de SD Box, pour tomber de si haut? La série qui avait détrôné le populaire Hadj Lakhdar en 2008, est devenue la série la plus détestée en 2011, au point où un vidéaste a créé une vidéo montrant les anomalies et les erreurs de Djemaï Family 3. Ainsi on découvre la présence de plusieurs faux raccords dans la série, alors que les épisodes ne sont pas bouclés. Comment un mendiant se retrouve inspecteur de police. Comment des voleurs démarrent avec un véhicule et se retrouvent avec la marque d'un autre véhicule sur le plan suivant? Mais ce qui est étonnant les fans de Djemaï Family, c'est surtout l'incorporation de personnages hollywoodiens dans un seul épisode de la série: ainsi on verra une parodie de Dracula, Shrek et Thriller dans le même numéro. D'ailleurs la parodie tant attendue sur le clip de Thriller en hommage à Michael Jackson a été totalement raté par le réalisateur. Trop courte, chorégraphie ratée et surtout maquillage pas réussie. Djaâfar Gassem, le plus talentueux metteur en scène sur la place d'Alger a, pour cette fois-ci, raté ses parodies? Jeff (pour les intimes) a réussi pourtant, dans le passé, bien des prouesses et a réalisé les plus belles parodies de films américains de l'audiovisuel arabe et maghrébin. On retiendra la parodie de Retour vers le futur de Robert Zemeckis, la parodie des Jackson Five avec Swiley, la parodie réussi de Bachelor, la parodie de Batman, sur Mission impossible ou encore la plus réussie, sans nul doute, la version algérienne d'un film hindou. Alors qu'est-ce qui l'a conduit à ce résultat médiocre dans Djemaï Family 3? L'explication se trouve dans le concept et le changement hasardeux de stratégie. Voulant transformer le scénario d'un long métrage qui devait être la version fiction de la Famille Djemaï, les producteurs ont transformé, par manque de temps et de scénaristes qualifiés, le script d'un film d'une heure et demie en une série de 24 épisodes de 21 minutes chacune. Le réalisateur a dû rallonger le script ce qui a donné le résultat qu'on sait. Cet épisode de la production ramadhanesque nous rappelle le fiasco de la série Babor Dzaïr qui a coûté au contribuable plusieurs milliards de centimes et qui a conduit, par la suite, au départ de HHC de l'Entv. Merzak Allouache comme Djaâfar Gassem avait un scénario destiné au long métrage, mais sa transformation en série de plusieurs épisodes a totalement fait perdre le sens à la création et surtout à l'oeuvre. L'autres arnaque, est que les producteurs ramènent souvent les cassettes des productions avant la diffusion de quelques jours, voire même de quelques heures, de façon à obliger la télévision à accepter malgré elle la diffusion de l'épisode et sans pour autant le revoir ou le modifier. Cette technique a permit à certains producteurs d'avoir la liberté de placer des produits et surtout de bâcler la réalisation. En plein jeûne du Ramadhan, les responsables de la programmation et surtout du visionnage, n'ont le temps de revoir leurs copies et changer de programme qui a été établi à l'avance les annonceurs. Une nouvelle fois la Télévision nationale s'est fait avoir sur la marchandise. Va-t-elle y remédier en plaçant d'autres produits?