Le début du mois sacré de Ramadhan a été marqué par le retour de Djemaï Family sur nos petits écrans. Diffusée juste après le f'tour, la série s'invite à notre table et nous propose leurs aventures délirantes, subtilement assaisonnées d'humour, puis servies par une pléiade d'acteurs bourrés de talent. À leur tête, Salah Aougrout (Souilah) dans le rôle du chef de famille, Djemaï (him self) ! Liberté : La deuxième saison de Djemaï Family a l'air de faire le bonheur des téléspectateurs, on en est au quatrième épisode de Djemaï aujourd'hui. Qu'avez-vous ressenti en voyant les premières images de la série ? Salah Aougrout : J'essaie de regarder avec les yeux des autres, je n'aime pas regarder avec les miens, histoire de savoir si les téléspectateurs captent l'atmosphère de la série ou pas. Parce que dans Djemaï Family, il y a un genre, un style dans le jeu, on ne voulait pas faire dans la “comédie exagérée”, voire trop “populaire”, on voulait simplement jouer le naturel, ce qui n'est pas évident parce qu'il y a une différence entre “jouer naturellement” et “jouer le naturel”, et c'est ce dernier point qui nous intéresse. Pour nous, ce n'est que le début, on commence de plus en plus à entrer dans nos personnages, à affiner notre jeu, les caractères des membres sont installés, la famille prend forme de plus en plus, et à l'avenir, on va essayer de se perfectionner afin d'aller encore plus loin dans la comédie, dans l'humour et le jeu d'acteur. On sent que le personnage de Djemaï est mieux installé, est-ce le fruit d'une année de préparation ou une saison d'expérience ? Il y a bien évidemment le temps et l'expérience, j'ai “quelque chose dans le ventre” comme ils disent, en même temps, il y a une équipe très solide derrière, sans oublier les comédiens, nous avons réellement formé une petite famille. Le courant passe bien entre nous, il y a beaucoup de respect et de complicité aussi, et en plus, il y a le chef d'orchestre, Djaâfar Gacem, qui a son savoir-faire pour installer cette osmose et cette synergie entre nous, et dans l'équipe de manière générale. Il y a un lien très profond qui nous unit tous, de là à dire que nous formons qu'une seule entité, un seul corps, Djemaï Family existe réellement. Après le jeu s'installe progressivement, chacun de nous a son personnage, pour ma part, Djemaï c'est le père, chauffeur de taxi, populaire, pas très intellectuel… Ce n'est pas un personnage très complexe, mais les situations dans lesquelles il se retrouve peuvent l'être, c'est à partir de là qu'on peut alors aller loin dans le jeu d'acteur. Djemaï Family 2 est la série la plus attendue de ce mois de Ramadhan, cela vous fait quoi ? Cela me touche et c'est vrai qu'elle était attendue la série, et d'après ce que je vois, les téléspectateurs la suivent. Mais la sitcom n'est pas encore totalement installée, il faut compter encore quelques épisodes pour que les gens s'habituent et s'imprègnent de l'atmosphère que dégage Djemaï Family 2. Encore, cela va maintenant, lundi soir, la télévision a programmé un live de Hadj Mohamed Tahar Fergani, ce qui laisse le temps aux gens de se reposer. Les premiers jours, comme la série commençait tout de suite après el-adhan, je ratais le début de Djemaï… le temps d'aller à la mosquée, prier et revenir, l'épisode était déjà à sa moitié. Cette saison est marquée par la venue de nouveaux acteurs dans la sitcom, Kamel Bouakkaz, par exemple, cela a dû vous faire plaisir ? Oui, Kamel Bouakkaz est un ami de longue date, on a travaillé beaucoup ensemble, le courant passe très bien entre nous, alors quand, en plus, il a rejoint la famille Djemaï, yeahhh ! C'est magnifique ! C'est quelqu'un que j'aime beaucoup, nous avons de très bons souvenirs ensemble. Farida Krim (Khalti Boualem) est une bonne actrice que je découvre, car nous n'avons pas joué ensemble auparavant contrairement à Samira, à Hakim qui joue le personnage de Maâmar, il est excellent ! Il y a aussi la génération montante, comme Mohamed Bouchaïeb (Arezki), il a un genre magnifique, j'adore sa façon de jouer, très naturelle, très intelligente, très fine, Mohamed Bouchaïeb a beaucoup d'avenir devant lui. On a l'impression que l'humour algérien est en train de changer, les téléspectateurs sont réceptifs à l'humour de Djemaï tourné plus dans la finesse, le jeu et le dialogue, qu'est-ce vous en pensez ? Exactement ! Je pense que le temps où les acteurs, pour faire de l'humour, se sentaient obligés de parler avec de grands gestes de manière théâtrale, est révolu ! J'aurais voulu que la comédie soit plus profonde, qu'elle soit basée sur le verbe, le regard et les silences aussi ! Dans Djemaï Family, on ne veut pas faire rire les gens grossièrement, on veut le faire avec finesse, non avec le ridicule. Quels sont vos projets après le mois de Ramadhan, il était question d'un one man show ? Il est beaucoup plus question d'un monologue que d'un one man show, ce monologue est encore en pleine phase d'écriture, un scénariste talentueux du nom de Teyeb Belahcen est dessus, si tout se passe bien, ce projet verra le jour après le mois de Ramadhan inch'Allah. Vous êtes très actif sur le Net, sur Facebook notamment, dès qu'il y a quelque chose de nouveau vous concernant, on la trouve affichée sur votre mur, est-ce un choix ou une nécessité ? Avec le Net, le monde est devenu une houma (quartier). Prenez une personne en Algérie, elle est connectée, vous la trouverez en train de parler à un Américain, un Anglais… Il y a une grande facilité de communication de nos jours grâce au Net, à part celui qui ne veut pas communiquer là c'est autre chose (rire)… On est obligé de suivre, d'être en accord avec son temps histoire de ne pas rester en retrait et coupé du monde.