La rude concurrence des chaînes satellitaires arabes aidant, la télévision algérienne et ses déclinaisons veulent se positionner sur l'échiquier du petit écran « panarabe » qui voit grand, plus précisément durant le Ramadhan où « ça vole très haut ». De la haute voltige en matière de production télévisuelle. C'est à qui mieux mieux ! Car le téléspectateur algérien, devant cet éventail de choix aussi divers que varié, voire éclectique, ne sera qu'exigeant. Cependant, l'on sait traditionnellement que pendant le Ramadhan, après la rupture du jeûne, la famille est scotchée par l'effet « sketch » foncièrement et culinairement chorba. Donc, gare à l'indigestion cathodique. Les ingrédients de la recette pas du tout « miracle » de cette année quant aux programmes de circonstance proposés : une dose de religiosité, une once de « drama » algérienne, une pincée de jeux, un soupçon d'utilité pédagogique, une bonne mesure de divertissement, le tout saupoudré et relevé par un humour pas du tout « cheap ». Aussi, la teneur de la grille de programmes spécialement consacrée au mois de Ramadhan renfermera des feuilletons – dits « dramas » – algériens comme Si M'hand U M'hand, El Kilada (le médaillon) de Baya El Hachemi, Djourouh El Hayet (les blessures de la vie) de Amar Tribèche et Yaoumiyate El Zerbout (journée de Zerbout) de Knanecha Djillali, Bin El Barah Wa Youm, Darna El Kdima et ceux émanant des pays arabes tels que Antar El Abssi, Nizar Al Kabani, Belkeis, Bouaba Ethania et le feuilleton religieux Wa Sadaqa Wa'adouh, des émissions à caractère religieux et scientifique, dont Foursane El Cora'an (les chevaliers du Saint Coran) de Sliman Bekhlili, Khatem Soliman, Atfal El Cora'an (les enfants du Saint Coran) et Ouléma El Djazaïr (les savants d'Algérie) ou encore l'émission culinaire présentée par Mme Bouhamed, Motaât el Maïda. Le divertissement est incarné par des séries comiques à l'image de Wech Raykom de Mehdi Abdelhak avec Nawal Zaâtar et Bekheta Benouis, traitant divers sujets s'inspirant des aphorismes et autres citations du terroir algérien, Souk 'El Hadj Lakhdar par opposition à Imarat El Hadj Lakhdar et La caméra chorba. De front, après le succès qui n'est que d'estime, le sitcom hilarant algérien Djemai Family est de retour.Estampillée n°2, la nouvelle « saison produite par Sid Ahmed Guenaoui et Djaâfar Gacem sous le label SD-Box (qui a déjà signé et réalisé par Djaâfar Gacem et avec Salah Ougrout, Samira Sahraoui ou encore Mohamed Bouchaïb) est le must de ce programme. Le pitch ? Eh bien, Djemaï Family est une sitcom racontant le quotidien d'une sympathique et bien sûr formidable famille algérienne avec des histoires fraîches, généreuses et vivantes, abordant la vie et ses vicissitudes du bon côté, avec une certaine philosophie non sans humour et autres effets gag. Djemaï Family 2 se veut aussi originale que la première saison en évitant de tomber dans la routine. Surprendre, quoi ! Et ce, sur le plan esthétique, technique, visuel et textuel. La marque de fabrique de SD-Box. En prime de nouveaux décors, comme le petit café de quartier tenu par Kamel Bouaâkaz, le cabinet de Sarah qui est devenu médecin. Et aussi une nouvelle recrue, Khalti « Boualem », la tante maternelle de Meriem et Pedro, campée par Farida Krim à la place de la regrettée et irremplaçable actrice Khalti Doudja. Djemaï Family 2 comprendra 17 épisodes de 28 mn chacun dont les histoires portent sur le Mawlid El Nabaoui vu à travers des générations et leurs époques, des parodies du feuilleton à succès comme Noor, Tom et Jerry (un vraie souris s'invite chez les Djemai...), le westen « chorba » et surtout le déjanté épisode du Chinois (le flasheur flashé). A ne pas rater ! Attention à ne pa se « coincer » les zygomatiques ! Pour ce faire, cela a pris 5 mois d'écriture, 2 mois de tournage et 2 autres de post-production et nécessité laparticipation de 80 personnes entre comédiens et techniciens. A propos de Djemaï Family 2, Djaâfar Gacem nous a confié : « Djemai Family 1 était une création. C'est-à-dire que le concept existe déjà de par le monde mais les personnages et leurs histoires algériennes et sympathiques ont été créés. Salah, le chauffeur diabétique, Meriem, psychologue et femme au foyer, Sara… Chacun son « character » (rôle). Djemaï Family 2, c'est une continuité logique. C'est la suite logique de la vie des Djemaï. Je pense que tout le monde dans sa vie veut évoluer. Donc, on a voulu faire raconter des histoires aux acteurs, les membres de Djemaï Family. Et cette année, on a été un peu plus ‘fou'. C'est-à-dire qu'on a créé des histoires et même intériorisé les extérieurs. Pour aérer l'atmosphère, nous avons créé des décors en plus. Comme le café de Azouz et le cabinet médical de Sarah... » « J'essaie de réfléchir. Quand je regarde les sitcoms marocains, tunisiens ou autres, je me dis que le téléspectateur algérien est beaucoup plus exigeant. Il est parabolé, il zappe sur les chaînes arabes ou anglo-saxonnes. Donc moi, réalisateur, je dois lui donner plus. Et puis, la production maghrébine et arabe est de bonne qualité. Il ne faut pas être paternaliste avec le téléspectateur algérien. Laissons-le choisir ! » Djaâfar Gacem estime que l'humour de Djemaï Family 2 n'est pas futile mais utile : « La famille algérienne, à l'instar de Djemaï Family, communique. Entre le père et ses enfants, la femme et le mari… C'est beau ! C'est ce que j'ai vécu avec mes parents à Alger. Donc on essaie de combattre un peu l'obscurantisme, certaines visions venant d'ailleurs qu'on a pas connues. Certaines analyses du comportement familial qui a changé depuis 20 ou 30 ans. » « Je me dis : non, la famille Djemaï est un combat à travers l'humour. C'est un combat d'une société, une image, un modèle, une communication. Les fenêtres (de Djemaï Family) sont joyeuses parce que je ne veux aps qu'elles soient barreaudées. » Bref, Djemaï Family 2 est une « smala » formidable, une famille en or... massif, ayala hayla ! ENTV : Tous les jours après l'adhan du f'tour,Djemai Family 2