«Il faudrait se prémunir de masques à gaz pour pouvoir traverser la rue Larbi Ben Mhidi» Après avoir nettoyé le marché de la Bastille, le camion sillonne les rues d'Oran dégageant une odeur pestilentielle. «Il est fort probable que la cuve qui récupère le jus qui suit l'entassement des ordures soit perforée, la benne tasseuse empeste le climat d'Oran», a indiqué un éboueur de la commune d'Oran, ajoutant que «le lexivia très puant est lâché dans toutes les rues empruntées par le camion». Tout compte fait, une odeur nauséabonde envahit le ciel du centre-ville d'Oran, empestant la vie des habitants des rues Khemisti et Emir Abdelkader. «Il faudrai se prémunir de masques à gaz pour pouvoir traverser la rue Larbi Ben Mhidi», a ironisé Mohamed Larabi. En effet, après avoir nettoyé le marché de la Bastille, le camion sillonne les rues d'Oran dégageant une senteur des plus répugnantes. Cela se passe pendant les moments même de la rupture du jeûne. Cette situation, qui se réédite chaque jour, n'est tout de même pas inconnue des responsables du service de l'hygiène et de l'assainissement rattaché à la commune d'Oran. Est-elle le fruit d'une négligence intentionnée ou est-elle due au manque d'entretien des camions défectueux? D'autant plus que la défection de la cuve récupératrice du jus des ordures, tant dénoncée, aurait été signalée par plusieurs éboueurs et chauffeurs. La maintenance des engins communaux semble poser un sérieux problème. Une question doit être poser: combien peut coûter la réparation d'un camion défectueux? Les réponses apportées sont loin d'être convaincantes. Les engins de collecte des déchets urbains tombent de plus en plus en panne tandis que leur maintenance est, semble t-il, renvoyée à une date ultérieure alors que les populations locales sont noyées dans leurs déchets. Le parc roulant de l'entreprise Epic Propreté d'Oran a été équipé de huit nouvelles bennes tasseuses. Des 18 camions à bennes-tasseuses, seuls 10 engins sont en service. Les spécialistes, eux, sont unanimes à dire qu'aux fins d'assurer un nettoiement complet, le parc roulant de l'Epic devrait posséder plus d'une vingtaine de camions. Manque-t-on de crédits en vue de renforcer davantage le parc roulant du service de nettoiement? Quel est le sort réservé aux camions défectueux dont le nombre serait d'une quinzaine ou bien manque-t-on d'ingéniosité et d'esprit d'initiative? Une chose est sûre, c'est que des budgets colossaux ont été mis de côté aux fins de la réhabilitation et de modernisation des camions de l'entreprise Epic Propreté Oran. Là encore, hormis de petites informations distillées, peu de précisions ont été apportées. Selon des sources proches de la wilaya d'Oran, un avis d'appel d'offres, en vue de passer à la rénovation du parc défectueux, aurait été lancé récemment, ajoutant que «plusieurs entreprises spécialisées dans l'entretien des engins de collecte des déchets urbains sont concernées». Le dossier continue de traîner tandis que la réfection tarde toujours à venir. Qu'est-ce qui bloque cette opération? Encore une fois, aucune réponse ne vient assouvir la curiosité des citoyens. Ces camions défectueux seront-ils réparés un jour? «Bien évidemment», a-t-on affirmé avec force arguments. En somme, les lenteurs quant à la réfection des engins d'entretien a, depuis la nuit des temps, constitué le grand casse-tête des responsables communaux. Faute de main-d'oeuvre spécialisé bon nombre de camions à bennes-tasseuses en panne a, dans un passé récent, été mis de côté. «En procédant aux petites réparations et contrôles quotidiens, ces camions peuvent pourtant servir pendant de longues années», a-t-on affirmé. En tout, faute de civisme, la ville est, en un laps de temps réduit, transformée en un grand dépotoir. Les entrées des immeubles, notamment ceux abandonnés, ont été envahies par toute sorte de déchets.