La formule du crédit semble de plus en plus séduire nos banques au point que chacune tente, à sa manière, de trouver son propre «créneau porteur». La BDL, à titre d'exemple, mise sur le crédit immobilier. Elle exige un revenu régulier, une capacité de remboursement «suffisante», un apport personnel de 20% minimum et un acte de propriété notarié pour garantir le crédit. Un pari difficile, car elle s'engage, de ce fait, dans un chemin déjà parcouru, mais sans succès, par le CPA. Pionnier dans ce domaine, le Crédit populaire d'Algérie était la première banque à lancer le «prêt immobilier», étalé sur quinze ans, et qui représentait théoriquement une opportunité pour les personnes désireuses d'acheter une belle maison ou un joli appartement. L'imaginaire populaire, alors, peu habitué à ce genre d'offres, se voyait déjà acquéreur d'un logement et on s'est donc précipité pour en savoir plus sur cette fameuse banque qui vous aide à payer une demeure! L'offre, finalement, n'était pas si alléchante. On a vite compris que ce crédit concernait beaucoup plus les personnes ayant de forts revenus que ceux, nettement plus nom-breux, qui percevaient des revenus moyens si ce n'est carrément minimes. La formule tombe très vite à l'eau. Et pour cause! Les personnes à très grands revenus n'avaient pas vraiment besoin d'un crédit pour acheter leurs biens immobiliers et n'étaient sans doute pas intéressées par les intérêts dont elles devaient ensuite s'acquitter. Plus tard, c'était au tour de la BEA de faire ses preuves en lançant le «crédit à la consommation». L'idée était d'optimiser les ventes des sociétés algériennes spécialisées dans la production d'articles ménagers. Des produits rudement concurrencés par les marchandises de «marque» mises sur les marchés à des prix très compétitifs. Encore une fois, la formule n'a pas fait long feu. Le citoyen moyen ne voyait pas pourquoi il irait payer un produit local plus cher qu'un autre qu'il peut acquérir chez des revendeurs privés. D'autant plus que même ces derniers ont trouvé des procédés qui permettaient au consommateur de payer l'article par facilité. On assiste aujourd'hui à la formule du crédit auto, lancée par la Cnep et qui en est encore à ces débuts et à celle du micro-crédit adopté par la BNA. Celui-ci s'adresse particulièrement aux jeunes qui veulent créer leurs propres entreprises. Encore que le secteur du transport semble en bénéficier quantitativement. Si toutes ces formules témoignent de la volonté réelle des banques publiques à mettre l'activité bancaire au diapason de la réalité sociale et économique, des difficultés rendent leur tâche très pénible. Quand les banques sont encore dans l'impossibilité d'ouvrir des comptes courants aux citoyens, il est clair que les formules de crédit ont un long chemin à faire avant d'être véritablement «porteuses».