La participation des citoyens est importante pour égayer les soirées de cette partie de la ville d'Alger. Classée site historique en 1991 avant d'être inscrite depuis 1992 par l'Unesco au patrimoine mondial, la Casbah d'Alger se meurt et ne cesse de se dégrader. C'est sur ce triste, et combien affligeant constat, que s'est tenue hier une conférence-débat au Forum d'El Moudjahid autour de la réanimation et la restauration de ce patrimoine national. C'est une partie de la mémoire du peuple algérien qui se consume. Si auparavant, on apprenait que des bâtisses s'écroulaient ici et là, aujourd'hui, ce sont des quartiers entiers qui disparaissent, se désolait un vieil habitant de la Casbah, qui tenait, coûte que coûte, à assister à cette rencontre. De nouveau donc, le Forum d'El Moudjahid a accueilli la fondation Casbah que préside, Belkacem Babaci. Celui-ci a annoncé, à cette occasion, que l'entreprise publique Mobilis allait «aider financièrement les actions engagées par son association pour des actions visant à réanimer et faire revivre la Casbah d'Alger.» Il est à signaler que ce programme a d'ores et déjà commencé récemment par un concert de chant, en plein air dans la Casbah, du maître du châabi, Kamel Bourdib. Le président-directeur général (P-DG) de Mobilis, Azouaou Mehmel, qui a assisté à cette rencontre, s'est engagé à «aider à la réalisation du programme de la fondation, en fonction du programme arrêté pour ce faire.» Il a en outre précisé que «Mobilis contribuera à la réalisation de ce programme dans le mesure de ses moyens». Babaci s'est félicité, pour sa part, que la population se soit investie pour redorer le blason de cette cité. Considérée «à tort» comme une construction turque, la Casbah d'Alger existait bien avant leur «arrivée» a martelé le vice-président de l'association, chargé de la communication Abdelhakim Meziani.Il est à préciser que l'objectif principal de la rencontre était de mettre en relief un judicieux partenariat entre une association, en l'occurrence la fondation Casbah, et l'entreprise publique Mobilis, soucieuse, d'apporter une contribution pleine et entière aux actions caritatives de la fondation. Ces actions visent à la création d'espaces culturels disséminés sur les 420 placettes existantes, à la promotion de manifestations culturelles, comme en particulier la création d'une bibliothèque destinée aux citoyens de la médina. Il a été également question de créer un café littéraire à la mémoire de Mohamed Boudia, natif de la Casbah, qui a combattu la soldatesque française. Une stratégie de restauration a été présentée au gouvernement début février. Elle devrait coûter 56 milliards de dinars (559 millions d'euros). Cet argent sera utilisé pour aider les habitants à restaurer leurs maisons, tout en permettant au gouvernement de remettre en état les services publics dont l'assainissement, une meilleure distribution de l'eau potable et l'évacuation des déchets. Des journées de volontariat ont été récemment organisées pour nettoyer plusieurs sites. Cette campagne, qui a connu un franc succès, est appelée à être renouvelée tant la contribution du citoyen est à applaudir.