L�Alg�rie est le deuxi�me pays, apr�s l�Italie, en termes de richesses arch�ologiques. Sur plus de 500 sites arch�ologiques recens�s, 7 sont class�s patrimoine mondial par l�Unesco (Tassili,Timgad, Tipasa, Djemila, Oued M�zab, la Casbah et Kala�t Beni Hammad). L�Alg�rie f�te le patrimoine du 18 avril au 18 mai. Des activit�s, des spectacles et des expositions mettant en valeur la richesse identitaire et historique du pays sont pr�vues dans beaucoup de wilayas. Un mois �sacr� durant lequel les autorit�s locales daignent s�occuper du patrimoine national mat�riel et immat�riel, et lui accorder un peu de leurs moyens. Pourtant, en dehors du cadre officiel, souvent folklorique et occasionnel, notre patrimoine se perd, se d�grade et dispara�t. Il n�int�resse personne. Le constat est terrible. Il suffit de voir la situation des sites arch�ologiques, pill�s et abandonn�s, pour s�en convaincre. Nos mus�es d�bordent de pi�ces rares mais sont boud�s par les citoyens ! Le nombre de recherches ou de publications historiques et de fouilles arch�ologiques reste insignifiant. Le pillage de l�histoire Les brigades sp�cialis�es ne cessent de relever le vol des pi�ces arch�ologiques. Ainsi, depuis janvier 2010, 1 532 pi�ces ont �t� r�cup�r�es au niveau de l�a�roport international Tiska de Djanet ! Parmi ces objets, l�on recense 623 pi�ces arch�ologiques, 225 plantes prot�g�es, 143 �chantillons g�ologiques et 189 outils en pierres, des meules et fl�chettes. Entre octobre et d�cembre 2009, 110 pi�ces ont �t� saisies, elles provenaient toutes du Parc national du Tassili. Les sites numides et romains de Cherchell et de Tipasa sont �galement pill�s. Les citoyens qui s�y baladent, collectent des pi�ces et les revendent contre un prix d�risoire � des touristes ou � des boutiquiers. L��tat de lieux de ces espaces, abandonn�s sans surveillance, encourage les voleurs et les curieux. Les Casbah d�Alg�rie� Les cit�s interdites Selon les officiels, une enveloppe de 680 millions de dinars a �t� d�gag�e pour la restauration �urgente� de la Casbah d�Alger. Les �tudes qui ont dur� trois ans portent sur la conservation de 365 maisons. Lenteurs et retards caract�risent l�op�ration. Aujourd�hui, cette belle m�dina, monument unique au monde, reste interdite aux Alg�riens. Ins�curit�, risque d�effondrement et salet� font partie du paysage. Qui oserait aujourd�hui s�aventurer dans ses labyrinthes ? De plus, la plupart des artisans ont mis la cl� sous le paillasson, ceux qui ont choisi de r�sister, ch�ment. A Boumerd�s, la situation n�est pas meilleure. Depuis un an, une v�ritable course contre la montre a �t� engag�e pour sauver les vestiges de la Casbah de Dellys. Le mur de protection ceinturant la ville du c�t� de la mer, long de 2 000 m�tres, menace de s�effondrer. Plusieurs chantiers urgents ont �t� ouverts. Et les arch�ologues ? A Skikda, quatre sites romains sont en cours de r�habilitation. Le site de Kala�t El-Kolla couvre plus de 9 hectares. Un autre site a �t� d�couvert en 2008, des citoyens ont alert� les gendarmes et d�nonc� le vol des pi�ces arch�ologiques. Souvent, les sites historiques sont d�couverts par hasard. Aucune fouille n�est men�e au pr�alable. C�est le cas aussi du site de la place des Martyrs, d�couvert lors des travaux du m�tro d�Alger. A plusieurs reprises, des experts alg�riens ont d�nonc� leur exclusion des travaux de restauration et de r�habilitation. Le constat a �t� encore �tabli au colloque sur les projets de restauration des monuments en Alg�rie, qui s�est tenu � Skikda, le semaine derni�re. Pour les participants, il est n�cessaire d�adopter de nouvelles mesures pour r�primer tout acte de n�gligence, de d�gradation ou de trafic ill�gal de pi�ces arch�ologiques. Les sp�cialistes ont �galement recommand� l�amendement des dispositions de la loi relative � la protection du patrimoine culturel. Le minist�re de la Culture entendra- t-il les pri�res de ses adeptes ? Demain, le Centre national de recherche en arch�ologie pr�sentera les r�sultats des travaux de ses �quipes. Elabor�s en 2009, il s�agit de la mise en place de la carte arch�ologique de l'est du pays, du diagnostic arch�ologique de la place des Martyrs, des fouilles de sauvetage de la Citadelle d'Alger et de Souk- Ahras, et d�une fouille � Lamb�se (Batna). Le d�partement de Khalida Toumi annoncera-t-il de nouvelles actions ?