Cette journée devrait être reportée aux 27 et 28 décembre Le conflit oppose la Ligue et les joueurs des deux premières divisions. La réunion de la dernière chance entre les représentants de la Ligue espagnole (LFP) et ceux de l'Association des footballeurs espagnols (AFE) organisée vendredi à Madrid s'est terminée en eau de boudin. Ces derniers, n'ayant pas trouvé d'accord, ont décidé de maintenir la grève du week-end pour la première journée de 1re et 2e Division prévue de vendredi à dimanche. Cette journée devrait être reportée aux 27 et 28 décembre, durant la période des vacances de Noël. Du jamais-vu dans ce pays. «Nous avons mis sur la table aujourd'hui nos positions qui sont très éloignées et nous nous concentrons maintenant sur le fait de pouvoir sauver la deuxième journée de Championnat», a déclaré le président de la LFP, Jose Luis Astiazaran. «Il est clair que la première journée ne va pas se jouer. Nous en sommes toujours au même point. Il faut maintenant voir comment nous sortirons de cette situation», a de son côté affirmé Luis Gil, représentant de l'AFE. Les deux parties se sont rencontrés à nouveau hier. Le conflit oppose la Ligue et les joueurs des deux premières divisions qui sont mécontents de leur nouvelle convention collective. Ils réclament notamment des jours de vacances supplémentaires quand ils sont convoqués en équipe d'Espagne ainsi qu'un fonds de garantie pour leurs salaires, afin de les protéger en cas de faillite d'un club. Ils continuent de réclamer une garantie de paiement devant les nombreuses situations de salaires impayés dans plusieurs clubs très endettés, voire en cessation de paiement. Quelque 200 joueurs seraient concernés, pour un montant d'environ 50 millions d'euros. Le syndicat réclame également la possibilité pour les joueurs de rompre unilatéralement leur contrat en cas d'impayés sur trois mois consécutifs. Angel Torres, le président du club de 1re division de Getafe, a critiqué les «gros salaires» de la Liga qui ont apporté leur soutien à la grève des footballeurs espagnols. «Aux gros, cela va leur revenir très cher. Puisqu'ils sont tellement solidaires, qu'ils paient donc, eux (qui ont de l'argent, Nldr). La solidarité ne se démontre pas en assistant à des conférences de presse mais en contribuant économiquement de la même manière que le fait la LFP (Ligue de football professionnel)», a tonné vendredi, Angel Torres. Le président du club madrilène de Getafe faisait ici allusion à la conférence de presse de jeudi 11 août au cours de laquelle le syndicat des joueurs AFE, accompagné de plus de 100 footballeurs, dont Casillas, Xabi Alonso et Puyol, a annoncé une grève qui a conduit au report de la première journée de Liga, prévue samedi et dimanche. Angel Torres, qui ne soutient pas la grève, a toutefois reconnu qu'il y avait dans le football espagnol «beaucoup de situations aberrantes». «Si les joueurs du Rayo, du Betis et de Saragosse restent trois ans sans être payés, pourquoi ne descendent-ils pas? Ici, un club ne paie pas ses joueurs et il ne lui arrive rien», a-t-il critiqué. Le président de Getafe, l'un des rares clubs espagnols à ne pas être endetté, a notamment mis cette situation sur le compte de l'arsenal législatif espagnol, créant selon lui «des situations injustes». «Nous avons ici une loi de mise en cessation de paiements qui permet de tricher, de ne pas être sanctionné. Tout est très mal géré», a-t-il affirmé.