Cité par l'agence officielle Mena, un rapport de Force multinationale et Observateurs (FMO), stationnée dans le Sinaï (...), affirme que l'Etat hébreu a pénétré en Egypte et tiré côté égyptien, violant ainsi le traité de paix. Des roquettes en provenance de la bande de Gaza et probablement destinées à Israël sont tombées hier en Egypte, où se poursuivaient les manifestations anti-israéliennes après la mort de cinq policiers égyptiens à la frontière avec l'Etat hébreu. «Plusieurs roquettes sont tombées tôt ce matin (en provenance de) la bande de Gaza à l'intérieur du territoire égyptien, dans la région située à l'ouest du terminal de Rafah, sans pertes», a annoncé la télévision d'Etat. Une source de sécurité a confirmé que des roquettes avaient atterri côté égyptien, en jugeant probable qu'il s'agisse d'une erreur. «Il semble qu'elles aient été dirigées vers Israël et visaient le terminal de Karm Abou Salem» (Kerem Shalom, en hébreu), a affirmé cette source sous le couvert de l'anonymat. «Pour l'instant, deux roquettes ont été retrouvées et les forces de sécurité ratissent la région à la recherche d'autres roquettes», a-t-elle ajouté. Les résistants à Ghaza, qui avaient plus tôt revendiqué le tir de plusieurs roquettes contre des cibles israéliennes près de la frontière avec l'Egypte, n'ont pas réagi dans l'immédiat. Le cycle des violences a repris entre Israël et Ghaza après la triple attaque de jeudi près d'Eilat, dans le sud de l'Etat hébreu, tout près de la frontière avec l'Egypte, qui a fait huit morts israéliens et a été attribuée par Israël à un groupe radical palestinien. Mais les attaques d'Eilat ont aussi conduit à une crise diplomatique avec l'Egypte, cinq policiers égyptiens ayant été tués par des tirs alors que les Israéliens pourchassaient les auteurs présumés des attentats. Cité par l'agence officielle Mena, un rapport de Force multinationale et Observateurs (FMO), stationnée dans le Sinaï et chargée de surveiller la paix entre Israël et l'Egypte, affirme que l'Etat hébreu a pénétré en Egypte et tiré côté égyptien, violant ainsi le traité de paix. Le Caire a exigé des excuses officielles et jugé «insuffisants» les regrets du ministre de la Défense Ehud Barak. Plus d'un millier d'Egyptiens ont manifesté pour la deuxième nuit consécutive devant l'ambassade d'Israël du Caire. L'un d'eux a même réussi à escalader l'imposant immeuble et à arracher le drapeau israélien flottant au sommet du bâtiment pour hisser le drapeau égyptien à sa place. Baptisé «Flagman» (l'homme au drapeau), Ahmed al-Chahat est aussitôt devenu un héros en Egypte. Hier, plusieurs dizaines de personnes continuaient de manifester devant la mission diplomatique, placée sous une protection massive de la police et de l'armée. Un autre rassemblement réclamait l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël devant le siège du gouvernement au Caire, selon la Mena. Samedi, la télévision d'Etat avait annoncé que l'Egypte avait décidé de rappeler son ambassadeur en Israël pour protester contre la mort des policiers, mais des responsables égyptiens ont affirmé en privé que cette décision faisait toujours l'objet de discussions et qu'aucune décision n'avait encore été prise. L'Etat hébreu a de son côté annoncé ne pas avoir été informé du rappel de l'ambassadeur. Israël tentait hier de désamorcer les tensions avec l'Egypte. Le président Shimon Pérès a ainsi exprimé ses «regrets» pour la mort de ces policiers, en qualifiant de «stratégique» le traité de paix conclu entre les deux pays voisins en 1979. «Aussi bien les Israéliens que les Egyptiens ont un intérêt suprême à empêcher le terrorisme de se déchaîner. Le Sinaï doit rester un centre touristique et de paix», a affirmé M. Pérès, selon un communiqué. «Je regrette que des soldats égyptiens soient tombés et je suis certain qu'aucun Israélien ne veut voir des soldats égyptiens tués. J'adresse mes condoléances au peuple d'Egypte et aux familles des soldats», a-t-il ajouté. Il s'agit de la première crise diplomatique entre Israël et l'Egypte depuis la chute en février du régime de Hosni Moubarak, qui était considéré comme le garant du traité de paix de 1979, le premier signé entre l'Etat hébreu et un pays arabe.