L'armée israélienne poursuit ses raids sur les territoires palestiniens, notamment à Ghaza, sur fond de crise diplomatique sérieuse entre l'Etat hébreu et l'Egypte après le rappel de l'ambassadeur égyptien à Tel Aviv. Les responsables de la diplomatie israélienne tenaient hier des consultations après la décision du Caire de rappeler son ambassadeur en Israël. Une décision en signe de protestation contre l'assassinat de cinq policiers égyptiens près de Taba, à la frontière, suite aux échanges de tirs entre l'armée sioniste et les résistants palestiniens. Cette crise diplomatique est la première entre les deux Etats depuis la chute du régime de Moubarak le 11 février dernier. Le Caire a décidé de rappeler son ambassadeur en Israël jusqu'à la présentation «d'excuses officielles israéliennes». Un porte-parole de l'armée israélienne a promis vendredi qu'une enquête minutieuse serait conduite sur l'incident à la frontière égyptienne et que les autorités égyptiennes seraient tenues informées des conclusions. Israël a commis deux violations en pénétrant en Egypte et en tirant côté égyptien, a affirmé la Force multinationale d'Observateurs au Sinaï (FMO), chargée de surveiller la paix entre Israël et l'Egypte, dans un rapport cité samedi par l'agence officielle Mena. «Les deux violations (commises par) Israël sont le fait d'avoir transgressé la frontière et d'avoir tiré des coups de feu côté égyptien», selon l'agence de presse égyptienne Mena. Amos Gilad, un responsable au ministère de la Défense, a rappelé hier, à la radio publique, qu'aux yeux d'Israël, la paix avec l'Egypte était «un acquis stratégique». C'est la deuxième fois que l'Egypte, premier pays arabe à avoir conclu la paix avec Israël en 1979, rappelle son ambassadeur en Israël. La première remonte à novembre 2000, quand Le Caire avait voulu protester contre «l'usage excessif de la force» par Israël contre les Palestiniens après le déclenchement de la deuxième Intifada. Les résistants palestiniens ont riposté aux raids et tirs de chars israéliens par des tirs de roquettes contre le sud de l'Etat hébreux. Depuis 48 heures, une trentaine de roquettes et d'obus de mortiers ont été tirés de la bande de Ghaza, selon un décompte de l'armée sioniste israélienne. A Ghaza, on compte pas moins de trois Palestiniens blessés, dont un grièvement, suite aux frappes aériennes israéliennes sur le nord de l'enclave samedi, selon les services d'urgence locaux. Un char israélien a également tiré deux obus contre une cible non identifiée à l'est de la ville de Ghaza, selon des sources palestiniennes. Au total, 14 palestiniens ont été tués et plus de 40 blessés, lors de raids aériens contre la bande de Ghaza, depuis une série d'attaques anti-israéliennes jeudi dans le sud d'Israël (8 morts), près de la frontière égyptienne. Cette agression sioniste vise en particulier les Comités de résistance populaire (CRP), qu'Israël accuse d'être responsable des attaques de jeudi, ce qu'ils ont nié. Des appels à la vengeance ont été lancés lors des obsèques des victimes des frappes israéliennes, dont un garçon de 5 ans. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'aviation israélienne a «visé deux tunnels terroristes et une cache d'armes dans le sud de la bande de Ghaza, ainsi qu'un site d'entraînement terroriste au nord», selon un communiqué militaire. Les tirs de roquettes contre Israël ont été revendiqués par les CRP, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). La Ligue arabe a annoncé une réunion d'urgence aujourd'hui pour discuter de la situation dans la bande de Ghaza après la reprise du cycle de violences avec l'Etat sioniste. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour stopper les raids israéliens sur Ghaza. L'Autorité palestinienne a jusqu'à présent observé le silence sur les attaques d'Eilat. G. H./agences